samedi 10 décembre 2011

Samedi soir

Le reste de la journée s'est passé très tranquillement, à tel point qu'on m'a assuré que tout était fini, "sous contrôle", et qu'on pourrait retourner bosser lundi.
A 20h, place commerciale, à 50 mètres de chez moi, grosses séries de rafales de mitraillette. On éteint la lumière, on s'éloigne des fenêtres, et on attend.
Après, il s'est mis à pleuvoir, et tout s'est arrêté.

Samedi midi


Plus rien.
Le quartier est aussi silencieux qu'un dimanche grand matin.
Les tirs provenaient de Bandal, pas très loin, où des groupes de jeunes s'étaient formés et affrontaient la police. Comme dans la chanson des Clash, "the law won", visiblement
Les échos qui me parviennent des gens que je connais, c'est que la Gombe (c'est à dire le centre-ville) est à peu près déserte, et que rien ne s'y est passé, et que dans quartiers, la matinée a été très calme.
En revanche, je ne sais pas ce qui se passe vers Ndjili, Masina, Limete, Matete, Lemba, toutes ces communes qui sont entre nous et l'aéroport.
Les forces déployées sont considérables, dit-on - plus de 20 000 soldats et policiers - mais le ressentiment des Kinois est aussi très vif. Que se passera-t-il en fin de journée, quand la nuit tombera ?

Tshisekedi n'a toujours pas lancé son fameux "mot d'ordre", et a plutôt appelé au calme.
En vérité, on ne peut rien prévoir : il y a ceux qui disent que tout est sous contrôle et que la ville reprendra sa vie normale dès lundi, et ceux qui pensent que les émeutes ne font que commencer.


Toutes les photos sont de Colin Delfosse et datent d'hier (à Bandal).
Compte-rendu de la matinée sur Radio Okapi.

Samedi matin

Tirs de grenades lacrymo, rafales de mitraillette.
Ca vient de Binza et de Bandal.
Je reste chez moi.

vendredi 9 décembre 2011

Résultats

48 % Kabila
32 % Tshisekedi

Cris, vuvuzelas, coups de feu (?)

Jeudi, toujours pas

Repoussés d'heure en heure, les résultats des élections présidentielles en RDC n'ont donc finalement pas été proclamés jeudi soir.
Pourtant, à Masina, Limete, Ndjili, les quartiers populaires ont, parait-il, fêté la victoire de Tshisekedi.
Pourtant, au Grand Hôtel (pas celui-ci, le vrai), l'écran géant, le champagne et les petits fours étaient prêts pour que la upper class kabiliste fête la victoire du Rais (100% sûr, disent les affiches).
Peut-être aujourd'hui ?

RFI raconte ça ici.

jeudi 8 décembre 2011

Kin l'attente

Comme il ne se passe rien, que tout est suspendu, Vincent G. m'envoie cet excellent lien sur un site de photos anciennes et nouvelles de Kinshasa.

Il y a cette photo assez connue :



Le steamer de gauche s'appelle "En Avant", je ne sais rien de lui, celui du milieu est l'AIA, Stanley l'a utilisé et on peut voir sa carcasse rouillée aux chantiers navals de Chanimetal, et celui de droite est le Roi-des-Belges, c'est le vapeur qu'un certain Joseph Conrad commanda durant les deux années qu'il passa au Congo (et qui vraisemblablement inspira "Heart of Darkness").
On le voit mieux sur cette photo :

mercredi 7 décembre 2011

Mercredi, pas de résultats

La CENI a finalement décidé de reporter de 48 heures la proclamation des résultats. Elle s'est aussi engagée à donner les chiffres par bureau de vote afin que les observateurs puissent vérifier avec leurs propres chiffres.
En attendant, des résultats partiels - et non vérifiées donc - sur 89,28% des bureaux donnent Kabila largement vainqueur avec 8 353 573 voix devant Tshisekedi et ses 5 927 528 voix.
Certains observateurs s'étonnent de cet écart et d'une façon générale de cette victoire annoncée spectaculaire.
Kinshasa ne bronche pourtant pas, tout est clame, trop calme comme on dit. On murmure que Kamerhe, Tshisekedi et Kabila discuteraient ensemble.

mardi 6 décembre 2011

Un fauve


La guerre n'est peut-être pas loin, on ne sait pas, mais la nouvelle du jour, égoïstement, c'est la nomination d'UNE VIE SANS BARJOT au festival d'Angoulême 2012 !

Montjoye ! Saint-Denis ! La Montagne !

lundi 5 décembre 2011

Lundi

Kinshasa retient son souffle.
Demain, les résultats des élections présidentielles en RDC doivent être proclamés.

samedi 3 décembre 2011

Samedi, dépouillement


Aujourd'hui, le gouvernement a suspendu tous les services sms des téléphones portables "pour préserver l'ordre public".
La CENI, elle, a continué la publication des résultats partiels, cette fois-ci pour 33% des bulletins exprimés.
Ce qui avait été annoncé lors des premiers résultats partiels se confirme : Kabila reste en tête avec 3 275 125 voix, et Tshisekedi est derrière avec 2 233 447 voix. le Katanga pro-Kabila a été dépouillé à environ 50%, mais Kinshasa, qu'on dit pro-Tshisekedi, ne l'a été qu'à 3%. Il y a 3, 2 millions d'électeurs dans la province-capitale. Tous les chiffres, province par province ici.
L'opposition réunie, par la voix de Vital Kamerhe, a d'ores et déjà contesté ces résultats et a demandé une médiation africaine.


Les photos édifiantes que vous voyez sont celles du centre de dépouillement de la CENI à Kinshasa où règne un chaos indescriptible, parait-il.

vendredi 2 décembre 2011

Vendredi, résultats partiels







Ce soir, la CENI (commission électorale nationale indépendante) a rendu publics les premiers résultats des élections présidentielles. Il s'agit de dépouillements sur environ 15% des bureaux de vote du pays, sur l'ensemble des provinces, à l'exception notable de Kinshasa.
Kabila a donc engrangé 1 522 892 voix, et Tshisekedi 996 979 voix (sur un total de 2 936 897 bulletins exprimés).
Kabila domine pour l'instant dans les provinces de l'Est, au Maniema, en Province Orientale et au Sud-Kivu, mais aussi dans le Bandundu et surtout, surtout, au Katanga qui lui offre d'ores et déjà pas moins de 724 000 voix !
Tshisekedi l'emporte à l'Ouest, au Bas-Congo, dans les deux Kasai, et moins significativement en Equateur (derrière Kengo wa Dondo) - au Nord-Kivu, c'est Kamerhe qui arrive en tête.
Il faut donc souligner que si le Katanga, principal réservoir de voix de Kabila apparait dans ces premiers dépouillements, ce n'est pas encore le cas de Kinshasa, où l'on pense que Tshisekedi est très majoritaire (seuls 327 bulletins y ont été dépouillés !). Les jeux sont loin d'être faits, et il est envisageable que les deux candidats se retrouvent au final au coude à coude...




Les photos d'illustration sont de Philippe P. qui a, en vain, tenté de se rendre à l'aéroport samedi dernier, au moment où les troubles éclataient entre supporters des différents partis.

Radio Okapi donne les détails des dépouillements sur son site et Makelele ya Kin continue son excellent travail de compilation des rumeurs, infos et anecdotes électorales.

mercredi 30 novembre 2011

Mercredi, après les élections

Le dépouillement a commencé. Les rumeurs (voir Makélélé ya Kin) annoncent une victoire importante de Tshisekedi. Ca parait plausible pour Kinshasa, mais pour le reste du pays ?
Les résultats officiels devraient être annoncés mardi prochain.
Les commentateurs internationaux sont plutôt pessimistes, comme cet édito peu rassurant du Monde qui pense que "la guerre civile menace la RDC"...
Pour être honnête, personne n'en sait rien, mais l'ambiance est tendue.
Le Congo est un pays extrêmement attachant, les Congolais sont les gens les plus sympathiques du monde : ils méritent de vivre autrement que dans la guerre ou les affrontements.
Je ne pensais pas écrire ce genre de phrase à la con, mais voilà j'aimerais que le Congo passe ce cap sans heurts.

lundi 28 novembre 2011

Lundi, élections part 2

Comme des milliers de personnes, vous vous demandez comment s'est déroulée cette journée d'élections* ?
Chez moi, ça s'est bien passé : je suis resté confiné à la maison, sans eau ni électricité, mais ça n'avait pas de rapport direct avec ce qui se passait en ville ou dans le pays aujourd'hui.
Ailleurs, dans le pays, ça a chauffé par endroits, ça s'est passé tranquillement à d'autres. Le mieux, c'est de lire les articles de RFI (en grève aujourd'hui, bravo les mecs) ou d'aller voir le site de Radio Okapi (qui a fait une couverture assez admirable de la journée).

* je le dis sans ironie, c'est pas parce que personne de mes connaissances ne s'en est inquiété que je suis amer ou quoi.

samedi 26 novembre 2011

Chaleur dans la ville

Dernier jour de campagne (fin officielle ce soir, minuit), et ça chauffe dans les quartiers. La route de Ndjili (c'est à dire de l'aéroport) est coupée, et les affrontements se multiplient entre partisans du PPRD, de l'UDPS et du PALU. Il y a déjà plusieurs morts, semble-t-il.
Trois grands meetings de fin de campagne étaient prévus en fin de journée, l'un de Kabila au stade des Martyrs, l'autre de Kamerhe au stade Tata Raphaêl et le troisième de Tshisekedi sur le boulevard Triomphal, or ces trois lieux sont très proches les uns des autres, et ça sentait la baston générale à plein nez. Finalement, le gouverneur de Kinshasa a tout annulé.
Pendant ce temps, Kabila revenait de sa tournée électorale et regagnait son palais présidentiel en hélicoptère, et Tshisekedi arrivait du Bas-Congo à l'aéroport de Ndolo (alors qu'il était attendu à celui de Ndjili). Aux dernières nouvelles, il serait retenu à Ndjili (pourquoi est-il retourné là-bas ?) où la police l'empêcherait de quitter l'aéroport.

Chaleur, le capitaine de l'équipe nationale de Judo, et coordonnateur de la "jeunesse sportive, vigilante et désoeuvrée" du PPRD, a bien préparé ses troupes : des catcheurs, des karatékas, des shégués*, des kulunas** qui appartiennent à différents gangs de la ville (l'armée rouge, les salopards, les irakiens, l'écurie Courage), tout un ensemble disparate de jeunes gens prêt à en découdre, qui ont pour mission de sécuriser les élections - selon ses dires...
Tout cela est raconté dans cet article de RFI.

A suivre.

* gamins des rues
**voyous

jeudi 24 novembre 2011

Night and day in Kinshasa


Expo photos de Depara à la Halle de la Gombe (en même temps qu'à la Maison Revue Noire à Paris).


Depara photographiait la nuit kinoise quand la ville s'appelait encore Léopoldville. La musique, les filles, la sape, tout ce qui a fait et fait encore la légende de Kinshasa apparait déjà dans ces photos d'il y a un demi-siècle.


Présentation de l'expo ici.

mercredi 23 novembre 2011

Les pygmées pourront-ils voter ?

Les électeurs des districts du Haut Uélé et de l’Ituri (Province Orientale) accusent la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) d’avoir supprimé certains bureaux de vote dans les territoires d’Irumu, Mambasa et Watsa. Selon eux, cette situation pénalise plus de 40 mille électeurs, majoritairement des pygmées qui doivent parcourir entre 15 et 50 km pour aller voter.

Source : Radio Okapi

Toutes les informations confirmées ou non sur les élections en RDC sur Makelele ya Kin.

Lundi, élections


Il n'y a pas que les élections présidentielles ce lundi, il y a aussi les législatives.
A Kinshasa*, il y a 5 491 candidats pour 51 sièges.
Dans le seul district de Lukunga (dont je fais partie, je crois), 1 586 candidats pour 15 sièges. Le bulletin de vote est donc un document de 56 pages.
Imprimer les bulletins, les distribuer, ouvrir des bureaux de vote, dépouiller les bulletins, tout ça relève donc d'une logistique absolument hors du commun pour un pays de la taille de l'Europe occidentale, dont à peu près toutes les infrastructures routières ont disparu. La Monusco, l'Angola, l'Ouganda, l'Afrique du Sud ont prêté des avions, des hélicoptères, des bateaux, la Chine a imprimé les bulletins, l'UA, l'UE ont envoyé des observateurs...
Est-ce que tout cela va fonctionner ? Réponse dans 5 jours.

*pour l'ensemble de la RDC, 18 000 candidats pour 500 sièges, et 32 millions d'électeurs

dimanche 13 novembre 2011

Tampologie


Le blog de Sardon, le tampographe, est dans mes liens.
On peut lire un entretien du monsieur ici.

Extrait : "Le monde de la BD, c’est vrai que c’est glamour, pour s’en convaincre il suffit d’aller à un festival en province, d’y dédicacer ses livres dans une salle polyvalente avant d’aller bouffer un menu à 15 euros dans la seule brasserie ouverte le soir et de dormir dans un deux étoiles entièrement décoré avec de la moquette marron. On ne prévient pas les auteurs, quand ils débutent, que tout ce travail, ça débouche sur ça."

Osteolaemus tetraspis

René est officiellement un crocodile nain de marque osteolaemus tetraspis, longueur totale 84 cm, bonne dentition, quelques réparations à faire, fauteuils en cuir.

Quand il sera grand, il ne devrait pas trop dépasser les 1 mètre 50. Il ressemblera peut-être à ce croco nain un peu terrifiant photographié hier à Binza :

samedi 12 novembre 2011

Rumeurs électorales


Ce matin, le Monde.fr :"RDC : l'opposant Tshisekedi appelle à nouveau à la violence"
Ce matin, Radio Okapi.net : "Elections : le candidat de l'UDPS, Etienne Tshisekedi appelle les Congolais à l'amour du pays."

Alors, amour du pays ou violence ? C'est ça une campagne électorale en RDC, un immense bruissement de rumeurs, avérés ou pas, que tout le monde colporte.
On peut en découvrir un échantillon sur le site "Makelele ya Kin"..

jeudi 10 novembre 2011

René, les photos


Aujourd'hui, René allait bien. On l'a mis dans une grande bassine rouge avec de la flotte. Ce matin, il était un peu énervé, et a détruit les liens qui le ligotaient, et a refusé qu'on lui remette le bâton dans la bouche. Mais ensuite, une fois qu'il a été mis dans la bassine rouge, ça allait mieux.


Je continue mon lobbying pour que René soit adopté par le lycée et qu'on lui construise un abri digne de ce nom. Ce n'est pas encore acquis, mais c'est en bonne voie.

Demain matin, j'amène René chez le véto pour qu'on l'examine et qu'on soigne ses plaies. Je ne sais pas trop comment faire pour le transporter dans ma voiture. J'ai peur qu'il s'échappe de la bassine et qu'il veuille jouer avec moi pendant que je conduirai. On va voir comment faire.

Autre souci, c'est que René doit vraisemblablement avoir faim. Il faut lui donner du poulet, a préconisé le véto. Avec les plumes, parce que ça aide à la digestion.
Je vois bien où trouver du poulet avec les plumes, mais tant qu'il est dans sa bassine, je vois mal comment le lui donner.

Voici donc les premières photos de René* dans sa bassine rouge. Si quelqu'un est capable d'identifier la marque du saurien, qu'il se manifeste. Moi, j'aimerais beaucoup que ce soit un crocodile nain du Congo
.

*je dis René, mais aussi bien, c'est Renée.

Les morts ne prient pas

Sur Clicanoo, un article très intéressant fait le point sur les squelettes découverts à Saint-Paul en 2007. Pour résumer, il s'agirait d'un cimetière non consacré dans lequel on enterrait les esclaves non-baptisés et les criminels. Autrement dit, les vrais et uniques rebelles de l'époque : pirates et marrons, esclaves qui, pour une raison ou une autre, refusaient de se faire baptiser.

Mais voilà pas que la mairie de Saint-Paul (j'imagine qu'il faut comprendre par là, Mme Bello) a décidé d'organiser une cérémonie œcuménique à cet endroit pour rendre hommage à ces oubliés de l'histoire réunionnaise.

C'est à peu près l'idée la plus conne qu'on pouvait avoir, et ce pour deux raisons :
1. sauf erreur de ma part, une municipalité d'un pays laïc n'a pas à organiser de cérémonie religieuse.
2. en quoi ces esclaves animistes, ces pirates hérétiques ou athées, méritent-ils les bons soins de nos curés, imams et autres prêtres ? Pour le dire autrement : n'est-ce pas gravement insulter la mémoire de ces types, qui ont peut-être catégoriquement refusé de leur vivant d'être baptisés et convertis de force à des religions qu'ils refusaient, que d'organiser une cérémonie par les représentants mêmes des religions qui ont largement cautionné l'esclavage à cette époque ?

Foutez la paix aux morts.

mercredi 9 novembre 2011

Un crocodile au lycée

Ce matin, en arrivant au bahut à 7h, il y avait un crocodile dans le caniveau à côté de la salle des profs.
La personne chargée de l'entretien lui a donné quelques coups de machette sans le tuer, puis a réussi à le ligoter.
Cette nuit, il avait beaucoup plu, et la petite rivière nauséabonde qui jouxte le lycée - et qui s'appelle la Gombe - a sans doute débordé. René* (c'est son nom, au croco), a vraisemblablement été emporté par les pluies, et s'est retrouvé dans le caniveau ouvert à côté de la salle des profs.
Pour le moment, le saurien est attaché par une ficelle, avec un bâton dans la gueule, et attend qu'on décide de son sort près de la guitoune des gardiens. Il a trois grosses plaies sur l'arrière de la tête et sur le flanc, mais rien de mortel me semble-t-il.
Il mesure quelque chose comme un mètre. On ne sait pas de quel type de crocodile il s'agit : certains penchent pour un classique crocodile du Nil, d'autres pour un crocodile de l'Equateur, mais on parle aussi de crocodile nain du Congo voire de caïman.

Qu'est-ce qu'on peut faire d'un crocodile vivant ? La solution première qui s'est imposée, c'est de le manger. Mais tout de même, c'est un peu triste. Alors peut-être que le lycée peut l'adopter, mais il faudrait construire une sorte de fosse sécurisée.
On va voir. Si demain il n'est pas mort, on l'amènera chez le véto.

Je vais mettre des photos demain.

*René, comme Descartes, qui donne son nom au lycée français de Kinshasa.

jeudi 3 novembre 2011

Chasseurs du Mali


Une expo sur les chasseurs traditionnels du Mali au Forum des Halles :
"Ils portent les armes, ils nourrissent les pauvres et les veuves, ils prêtent serment devant leur confrérie et s’engagent à bannir l’esclavage. Vous ne rêvez pas, nous sommes bien en 2011, et ces hommes existent : ce sont les chasseurs traditionnels du Mali." raconte cet article.

dimanche 30 octobre 2011

Saint-Brüno


Brüno a été sacré "Grand prix de l'Affiche" du festival Quai des bulles de Saint-Malo !
Ausgezeichnet ! Wunderbar ! Alles Klar, Herr Komissar !
Je suis très content.

samedi 29 octobre 2011

Au coeur de ce pays



Alors, je me balade dans les rues boueuses, je vais voir l'ONATRA et je discute avec les mamans qui se préparent à la longue descente du fleuve en barge, et j'admire les grues qui ne déchargent plus grand chose. D'ailleurs, la majeure partie du port fluvial est occupée par les bureaux de la MONUSCo.









Je traverse le fleuve pour visiter une gare de la SNCC qui n'est pas abandonnée malgré les apparences (visite encadrée par un improbable "directeur du marketing" et un tout autant improbable "commissaire de la police ferroviaire") : ici, parfois, un train de voyageurs part pour les villages, un autre transporte des grumes qu'on chargera sur les barges.









Le soir, avec Romain, nous essayons les trois restaurants européens de la ville dont le Palm Beach, rêvant sans doute d'une ambiance californienne sous l'Equateur, et c'est la déprime totale au bord d'une piscine verte, dans un restaurant absolument désert (mais la Primus et la bouffe sont bonnes).

Un autre soir, nous décidons d'aller au Sun City, mais les motos-taxis s'égarent dans de lointains faubourgs boueux et nous amènent dans un dancing racaille de la ville (qui ne manque pas de charme, évidemment), où des couples dansent langoureusement, tandis qu'à l'extérieur, des jeunes, surexcités - et visiblement pris de boisson -, font des rodéos en mobylette dans la gadoue de l'"avenue".
Enfin, nous découvrons "l'Espace Primus", autre dancing, de centre-ville celui-là, où ça danse le Ndombolo comme à Kin.



Romain vient de prendre son poste à l'Afraco (l'Alliance français de Kisangani, où je viens donner mes cours), et c'est un beau bâtiment, ancien centre culturel, avec une bibliothèque vieillissante mais fournie et une salle de spectacle très jolie (et désuète) où nous assistons à un grand concert de rap (soit les 50 rappeurs de la ville qui se retrouvent, avec leur casquette à l'envers tout comme il faut, pour crier leur révolte - et faire un peu de ndombolo aussi, parce que c'est le Congo quand même).



Dans l'avion russe de la MONUSCo, il y a des soldats uruguayens, bengalis et sud-africains, des personnels de l'ONU, ou d'ONG qui parlent exclusivement anglais, et quelques Congolais évidemment, qui sont les seuls avec qui je peux blaguer. Tout est bien organisé, la soldatesque se met ensemble, les internationaux parlent anglais entre eux, et les quelques Congolais et l'unique Français se regroupent au fond de l'appareil pour faire des commentaires ironiques en français.
On survole la forêt, le fleuve, c'est à couper le souffle, et on fait escale à Mbandaka : c'est là que je voudrais aller la prochaine fois.