dimanche 12 octobre 2014

Carthage !

Ca y est, le dernier volet des Voleurs de Carthage ("La Nuit de Baal-Moloch") est en librairie.
C'est la première fois depuis très longtemps que je n'ai rien d'autre en cours, et que d'ailleurs même rien ne se profile à l'horizon.


lundi 18 août 2014

Dernières photos

Et voilà.

1. Un match de boxe au Shark club


2. Lucky Luke à Kinsuka, "Chez Tintin".


3. Une bière au bord du fleuve Congo, à Kinsuka.


4. M. Matata Ponyo (premier ministre en sursis, dit-on) inaugurant l'extension du lycée français René Descartes, avenue de la Gombe.


5. Une vue plongeante sur Matonge-Victoire, depuis la terrasse de la Crèche.


6. Freddy Tsimba à la Crèche.


7. Une fanfare gabonaise à Libreville.


8. Expo Freddy Tsimba à la Halle de la Gombe.


9. Pareil.


10. Un salon de Macampagne dévasté, mais ce n'est pas un pillage, juste un déménagement.


11. Allée verte.


12. Allée verte, numéro 13, quartier Macampagne, commune de Ngaliéma, Kinshasa, République Démocratique du Congo.


Fermeture définitive du Grand Hôtel Kinshasa. Adié Kin, adié Congo, adié copains.

mercredi 6 août 2014

Madame Livingstone



Je n'ai pas encore reçu mes exemplaires, mais le livre est sorti. Je n'en suis pas à proprement parler le scénariste, puisque c'est Christophe Cassiau-Haurie qui l'est, mais je suis l'auteur du récit original.
A Kinshasa, Barly Baruty et moi discutions régulièrement d'une collaboration, mais je n'arrivais pas tellement à trouver un sujet qui me satisfasse. Un jour, Barly m'a raconté l'étrange histoire de son identité, comment à la suite de la zaïrianisation forcée de l'ère Mobutu, il a dû abandonner son double prénom d'Alexis-Livingstone pour celui de Barly. Surtout, il m'a raconté que son propre père s'appelait déjà Livingstone avant lui, et que la légende familiale prétendait qu'ils descendaient tous de fameux Docteur Livingstone et d'une jeune femme du Manièma. Cette question un peu scandaleuse du fils métis et caché du bon docteur écossais lui semblait (à Barly) une bonne base de départ. Cette histoire m'a enchanté (si non e vero, è ben trovato), d'autant que le fils éventuel de Livingstone pouvait avoir connu la Première Guerre Mondiale, or, je venais incidemment de découvrir l'histoire étonnante des hydravions belges de la Force Publique partis bombarder les Allemands du Tanganyika. C'est donc sur cette base (un métis, fils caché du dr Livingstone, aide l'armée coloniale belge à combattre les Allemands de l'autre côté du lac) que j'ai commencé à écrire mon scénario. Je voyais la chose assez simplement : 46 pages, de grandes cases pour découvrir les grands espaces de l'Est du Congo, un hydravion jaune qui vole au dessus, et des considérations sur les peuples qui se battent, la colonisation, le métissage et les rapports entre blancs et noirs au début du XXème siècle. Un récit aérien, graphique, et bavard. Mais Barly avait plus d'ambition que moi, et il voulait de la densité, du long cours, du roman graphique - ce en quoi, il avait raison. Me sentant un peu le souffle court sur ce coup là, j'ai joint ce vieux Christophe pour qu'il se lance dans l'aventure : je lui filais mes quelques notes, mon synopsis, à charge pour lui d'en faire un vrai long récit. Ce qu'il a fait admirablement.

mercredi 23 juillet 2014

Les Diamants de Kamituga

J'ai écrit pour le très talentueux Séraphin Kajibwami (de Bukavu) le scénario de la suite des Diamants de Kamituga. Le petit livre (de 24 pages) a été initié par AAD (leur site) et maquetté par ce vieux Hobopok.
150 000 exemplaires en ont été envoyés à Bukavu pour une distribution gratuite dans les Kivu et à Kinshasa essentiellement (il faut que je précise aussi qu'il s'agit d'un récit qui parle du sida).
150 000 exemplaires ! Dans un pays où les livres sont si rares (sauf les bibles évidemment), c'est quelque chose quand même !

jeudi 26 juin 2014

L'échangeur (de Limete)



"Il y a deux sortes de commandants ici : celui qui s'occupe du bas de la tour, c'est moi, et celui qui se charge de la tour, mais il est absent", nous dit "colonel". Pourtant, une heure plus tôt, lorsqu'il nous avait abordés (alors que nous voulions corrompre un ouvrier chinois pour qu'il nous donne accès à l'ascenseur), il avait clairement affiché sa toute puissance sur la tour de l'échangeur de Limete, et assurait nous permettre d'accéder au sommet de la tour. Entre temps, nous lui avons offert primus et poisson grillé, ce qui explique peut-être son manque d'enthousiasme à braver les interdits qui entourent l'accès à la tour.
La tour de Limete est la plus haute construction de Kinshasa, et du coup l'emblème de la ville. A mon arrivée à Kinshasa, sur la route de l'aéroport, c'est le premier bâtiment qu'on m'a montré. "C'est un peu notre tour Eiffel" avait dit Salomon.


L'idée de la gravir ne vient pas de moi (tant il est vrai que la perspective de l'effort physique m'est désagréable) mais de Bénoît (qui raconte très bien sa propre ascension ici) et de Philippe qui prétendait à la fois visiter le musée d'art contemporain qui se loge aux pieds de la tour et pénétrer dans le saint des saints.
Impossible d'avoir vraiment des renseignements sur la tour, son histoire : elle a été construite sous Mobutu, jamais vraiment achevée, et sa fonction reste un mystère. Certains kinois disent qu'ils s'agissait d'un relais de télévision, d'autres qu'un restaurant panoramique était prévu à son sommet, d'autres qu'il s'agissait de salons privés pour le maréchal. "Bref, résume le très sympathique directeur du musée d'art contemporain, personne n'a jamais su à quoi servait la tour, et probablement que Mobutu lui-même n'avait pas d'idée arrêtée là_ dessus". Au passage, il nous déconseille d'utiliser l'ascenseur "où des ouvriers chinois sont restés coincés".
Son musée d'art contemporain est un peu chiche (quelques toiles de "l'école de Lubumbashi" accrochées dans une salle assez petite - mais le musée a prévu de s'agrandir), cependant il est situé à la base de la tour, et on peut donc en deviner les souterrains, qui ne manquent pas de rappeler des oubliettes médiévales, sauf qu'elles se situent dans un lieu d'une puissante modernité : ici règne le béton armé, d'une beauté froide, majestueuse et assez futuriste.


Tout autour de la tour, les jardins ont été refaits, des terrasses kinoises installées avec grillades de poisson, chaises en plastique, primus, nkoyi, skoll, mützig, tembo à volonté (la "petite ya quartier" n'est qu'à 500 francs), et, actualité sportive oblige, écrans géants pour les matchs du mondial.


La tour et son environnement immédiat font comme une étrange oasis, au milieu des avenues qui l'entourent : nous sommes le long de l'axe majeur du boulevard Patrice Lumumba (dont la statue est à quelques mètres) qui relie l'aéroport, mais surtout les grands quartiers populaires et populeux de Massina et Ndjili au centre-ville. Pourtant le bruit des voitures est presque étouffé, et on pourrait se croire ailleurs, ou plutôt dans un autre temps : il s'agit bien de Kinshasa, mais une Kin du futur, d'une autre époque, presque d'une autre dimension, dans l'atmosphère brumeuse et sous le ciel de rouille de l'hiver austral. Brumes, rouille, béton armé, silence et 4 piliers qui s'élancent dans le ciel opaque. Freddy Tsimba, sculpteur de génie (et copain) qui nous accompagne, est enchanté.


Le papa "colonel" finit par accepter de nous laisser pénétrer un des piliers (par une porte en fer laissée ouverte). L'intérieur est absolument obscur. On monte à la lumière des téléphones portables. Ca tourne et ça monte. "Colonel" geint à l'arrière : il n'a pas assez de lumière, c'est trop haut, on va se faire attraper, il y a sûrement des ouvriers en haut et s'ils le voient, ça va chauffer pour lui, c'est dangereux, c'est interdit, c'est trop haut, sûrement que quelqu'un va fermer la porte d'accès avec le verrou et on sera coincés là-dedans pour la vie, c'est trop haut.
Lorsque nous arrivons au premier étage (à la première plate-forme), "colonel" nous interdit de nous montrer. Il devient si désespéré de nous avoir cédé que Freddy me dit qu'on ne peut plus aller plus haut. Nous redescendons et je donne sa "motivation" (5000 francs) à "colonel" qui va beaucoup mieux une fois que nous quittons le pilier.


La tour de Limete n'aura pas été vaincue (pas par moi en tout cas) même si pendant quelques minutes, depuis sa première plate-forme, j'ai eu un aperçu grandiose de tout le nord de Kinshasa, mais Kinshasa est ainsi, elle demeurera invaincue - même après 5 ans de combat.


dimanche 15 juin 2014

Aéroport international Léon Mba



Avion prévu à 23 heures. A 2h du matin, l'aéroport international Léon Mba est désormais quasi vide, hormis les 5 passagers d'Air Côte d'Ivoire toujours en attente du vol pour Kinshasa. Quelques rares employés de l'aéroport de Libreville bavardent tranquillement (se félicitent de la victoire de la Côte d'Ivoire, ce qui suggère à un passager congolais que la retransmission du match est la raison du retard de l'avion). Dans le parking, il y a des milliers de petits passereaux qui font un sacré tintouin (alors qu'ils feraient mieux de dormir).


Dormir, justement, j'aimerais bien. J'essaie vaguement sur le siège avant du taxi, mais le taximan me dit qu'il va rentrer chez lui. Finalement, je m'allonge sur un banc en pierre du hall de l'aérogare. Je suis rapidement réveillé par l'arrivée tardive du vol Royal Air Maroc. Un type à côté de moi trouve que la RAM c'est peut-être moins cher, mais on est obligés de faire une escale à Casa, alors autant prendre un vol direct, genre Air France. Cela dit, ajoute-t-il, il n'a pas assez d'argent pour se rendre à Paris.
De nouveau l'aéroport est vide. Le type à l'enregistrement, à qui je demande quand donc cet avion va-t-il arriver (il est désormais 4h du matin), parce que je suis là depuis 21h, me tapote l'épaule. "Moi je suis là depuis hier 18h, mon vieux".


Finalement, on nous autorise à enregistrer, même si l'avion n'est toujours pas annoncé. Aux formalités de police, le douanier gabonnais dort dans guérite. Un de ses collègues le réveille. Il remet vaguement son calot, et essaie de faire marcher un premier ordinateur - en vain. Le deuxième fonctionne, et les 5 passagers à destination de Kinshasa (et non Brazzaville comme s'obstine à l'annoncer le tableau des départs) peuvent enfin entrer dans la salle d'attente.


Comme je m'emmerde, que j'ai sommeil mais que les bancs en fer ne me disent rien qui vaille en termes de literie, je prends des photos.
A 6 heures du matin, le soleil se lève, et l'équipage de remplacement d'Air Côte d'Ivoire arrive.
A 7 heures du matin, l'avion a atterri. 50 minutes plus tard, je suis dedans, pour un trajet d'une heure et dix minutes.


Après une semaine au Gabon (sans relief particulier), je suis de retour une ultime fois à Kinshasa. La prochaine fois que je prends l'avion, c'est pour quitter définitivement la RDC. A partir d'aujourd'hui, tout prendra le goût de la dernière fois.

mercredi 4 juin 2014

Rockala

Nouveau Rock à La Buse, au Palaxa cette fois (tout est sur l'affiche, signée Conrad Botes - et c'est un inédit).



mercredi 28 mai 2014

pense-bête de fin de blog

Dans un mois exactement, je quitte définitivement le Congo pour rentrer à la Réunion (7 ans d'Angola et de Congo). C'est un peu triste quand même. Ce blog fermera ses portes. Il se trouve de toute façon qu'il était un peu en sommeil depuis un certain temps.
Quand même, il faut que je raconte deux-trois trucs :
- j'ai assisté à un super chouette match de catch au camp Kokolo, opposant l'équipe des FARDC et la police. Il faut que je raconte le très beau camp Kokolo (maisons flamandes, campagne au coeur de Kin), l'ambiance du match, Zéna la catcheuse et Anaconda son mari, Protocole, la magie (le livre qui coule de l'eau, le bâton qui prend feu, la lampe à huile qui fume, les danses irrépressibles), les catcheurs les plus notoires (Zeus, Super chai plus quoi qu'il faut que je retrouve son nom, Shégué, le type de la forêt tout blanc, la bataille royale), l'accueil et les cris de mundele mundele. J'oublie déjà des trucs, j'aurais dû écrire mon compte-rendu tout de suite après.
- l'éléphant enlisé du Katanga (cf précédent message) a réussi - à la faveur d'une crue du fleuve Congo - à sortir de sa gangue de boue (radio okapi), je suis bien content pour lui.
- Les "roulages" kinois ont de nouveau des casques (comme à Kisangani, ou dans les tableaux des peintres pop, mais de couleur bleu RDC maintenant). Il faudrait que j'en prenne un en photo.
- je vais une semaine au Gabon, ne pas oublier d'y faire quelque chose d'intéressant (de plus intéressant qu'interroger des candidats à l'EAF) et d'ensuite le raconter.
- je dois impérativement prendre le train avec Freddy Tsimba de gare centrale à Ndjili.
- Kanyar 3 est sorti (mais je n'y ai rien écrit), il faut l'acheter, éventuellement le lire.
- Tanquerelle est à la bourre pour Carthage, mais il va quand même réussir à finir à temps (pensée performative).
- j'ai pas un fichu projet de bd pour après Carthage (enfin, j'en ai, mais rien qui soit un tant soit peu autre chose que des idées en l'air).
- Je ne sais pas quoi faire de Réné, mon crocodile de jardin.
- j'aurais voulu aller encore une fois dans les Kivu.

mardi 29 avril 2014

Cinq écrivains-voyageurs

1. Jean Rolin
2. Patrick Deville
3. Ryszard Kapuscinski
4. Nicolas Bouvier
5. Lieve Joris

Je regrette déjà cet ordre : Bouvier m'avait plus enflammé stylistiquement que Kapuscinski, mais Kapuscinski, ça se passe souvent en Afrique donc ça me touche, et puis Lieve Joris, je m'y suis plongé avec de tels délices que c'est très injuste de la mettre en dernière position. Ah bon dié, faire ces classements est vraiment un crève-coeur, je ne vais pas en dormir de la nuit.

dimanche 20 avril 2014

Hyène


Parmi les animaux que je n'arrivais pas à voir dans les différents parcs que j'ai fréquentés ces dernières années, il y avait la hyène (crocuta crocuta) qui, pour une raison que je n'explique pas, était observée facilement par tout le monde sauf par moi.
Mais le Kruger est généreux, et j'ai donc enfin pu voir l'animal (mais pas l'entendre rire) cette semaine. En fait, j'en ai vu plusieurs, dont des petits, mais je vous passe les détails.


(en revanche, toujours pas de ratel à l'horizon).

Boxe au Shark club


Gala de boxe au Shark club, samedi 12 avril. Au programme, quatre matchs, deux dans la catégorie super-léger (Eric Bulobo vs Katembo Kuvesa, Makangila vs Lokata Tshibonge) plutôt sympas, puis un welter (Dieu Merci Nzali vs Kabiena Kulwila) assez impressionnant (Dieu Merci, dont les bras font deux fois ma cuisse, a littéralement assommé Kabiena dès la première reprise à l'occasion d'un KO saisissant), enfin dans la catégorie poids-lourds, Maroy Sadiki (champion du Bas-Congo) affrontait Katuta Manda (et l'emportait).
Cette fois, les amis et moi étions dans la salle même, attablés pour 50 dollars à quelques pas du ring. On voit mieux ce qui se passe sur le ring, indubitablement, mais on y perd un peu en ambiance (ça chauffait dans les gradins, pour 3000 francs).

samedi 19 avril 2014

La vengeance de l'okapi


Paul Sadala alias Morgan (à prononcer à la française) a été tué lundi dernier. Quoiqu'ayant accepté le processus de désarmement, il aurait finalement exigé à la toute fin qu'on l'intègre dans les FARDC avec le grade de général. Devant le refus des autorités, la situation aurait dégénéré en fusillade entre miliciens et soldats, et Morgan aurait été tué.
Ce chef maï-maï particulièrement cruel (62 assassinats et 24 viols) avait défrayé la chronique en s'attaquant à la station d'Epulu, où il avait tué, entre autres, deux gardiens de la réserve (qui l'empêchaient de braconner tranquillement) et avait massacré l'ensemble des okapis de la station.
Autant dire que sa mort n'attristera personne.
(lire l'article sur radio okapi)

jeudi 10 avril 2014

Eléphant

Au Katanga, dans le territoire de Malemba-Nkulu, un éléphant est enlisé depuis un mois.
"Les autres éléphants ont tenté de l’aider sans succès, alors ils l’ont abandonné. Mêmes les gens qui passent sur le fleuve le voient" dit un garde de l'ICCN.
L'article de Radio Okapi est.

Des éléphants, je vais en voir au Kruger dans trois jours, en ce qui me concerne.


dimanche 9 mars 2014

Papyrus

Lu ici :
"Si le scénario m’a beaucoup plu, je suis moins fan du dessin même si celui-ci est de qualité, j’aurai plutôt vu la bande dessinée dans le style de Papyrus, un style qui conviendrait à merveille à Appollo et ses histoires…"


mardi 4 mars 2014

LVDC II

Purée, j'ai pas rien mis sur ce blog depuis un bail, or j'ai au moins deux trucs pas mal à raconter, mon voyage à Angoulême (où j'ai rien gagné pour la 4ème fois) et une chouette fête des sapeurs au cimetière de la Gombe (et j'ai récupéré des tofs avec Bénoît).
J'ai même eu le temps d'aller à la Réunion et d'en revenir depuis.

En attendant, voilà un projet (avancé, le projet) de couv pour LVDC 2.

samedi 25 janvier 2014

Suicide d'un pays africain


Prégénocide ?
Un excellent reportage dans le Monde ainsi qu'une série de photos ne font qu'accentuer l'inquiétude sur le devenir à court terme de la RCA.
Pendant que la France se déchire pour des histoires de quenelles, la Centrafrique plonge dans le chaos et la guerre civile. Bangui brûle-t-il ?

dimanche 19 janvier 2014

dimanche 12 janvier 2014

Préhistorique Mandico

Prehistoric Cabaret UN NOUVEAU FILM COURT ISLANDAIS 
en sélection au festival de Clermont-Ferrand du 1er au 8 Février

vendredi 3 janvier 2014

Kinshasa sous les balles

Profitant de mon absence, Kin-la-belle s'est fait quelques frayeurs.
- lundi 30 décembre, des groupes mal identifiés (des disciples du prophète Munkungubila d'après les autorités) ont attaqué simultanément la RTNC, le camp Tshatshi (à côté de chez moi) et l'aéroport de Ndjili (ainsi que divers lieux à Lubumbashi, Kolwezy et Kindu). Le bilan : 113 morts, dont 90 assaillants.
- jeudi 2 janvier, le colonel Mamadou Ndala, le tombeur du M23, véritable héros national congolais, est tué à Béni, officiellemment par l'ADF-Nalu (un groupe de rebelles ougandais)
- jeudi 2 janvier au soir, l'aéroport de Ndolo est attaqué par des inconnus (information réfutée par le gouvernement congolais)

Etranges événements qui ont marqué la capitale : le nombre significatif des victimes du 30 est impressionnant, et les Kinois ne semblent pas tellement avoir apprécié la répression sanglante à l'encontre de jeunes gens visiblement peu armés (à l'aéroport, cette après-midi, les gens me disaient qu'ils n'étaient armés que de "bois", entendez de bâtons). La mort de Ndala, qui était très populaire aussi bien à Kin qu'à Goma, est vécu comme un règlement compte interne aux FARDC, ou plutôt au gouvernement, et l'hypothèse de l'ADF-Nalu est écartée par les gens de la rue. Ndala avait non seulement vaincu les "rwandais" du M23, mais il avait surtout redoré l'image passablement altérée de l'armée. Enfin, le vrai-faux assaut de Ndolo laisse tout le monde très sceptique.
Je n'ai à titre personnel évidemment aucune idée, mais j'espère que tout le monde va se calmer.

Congoville

Via Totoche (le frisson du Katanga n'est jamais loin)


Pretoria


Le Gautrain me dépose à la gare centrale de Pretoria. Je ne sais pas trop ce que je viens y faire, peut-être aller jeter un coup d'oeil au monument des Voortrekkers. Mais c'est la fin de la journée, les musées sont fermés, et je préfère me promener à pied dans Pretoria, la clinquante capitale des Afrikaners.


Que reste-t-il de Prétoria ? Une ville qui ressemble un peu au New-York des années 70 (tel que montré par le Nouvel Hollywood), une ville à l'architecture monumentale, quasi mussolinienne, toute à la gloire du peuple afrikaner, aujourd'hui un peu déclassée.


Les grandes artères offrent de belles perspectives, mais la ville est vide, à part quelques échoppes sur tréteaux au bord de la rue ou quelques supérettes bien peu achalandées qui donnent une touche presque kinoise à la capitale sud-africaine.


Le square de Paul Kruger est vaguement squatté par les pigeons, des familles défavorisées pique-niquent, et les enfants noirs grimpent sur les statues des héros boers.


La ville est vide, un peu crade, mais en même temps très belle dans la lumière rasante de la fin d'après-midi. Il y a des Africains francophones qui vendent des babioles au carrefour déserté, un type blanc, vieux, misérable, tatoué de la tête aux pieds qui ressemble à un personnage de Conrad Botes, une autre femme blanche, entre deux âges, édentée, qui me demande si je parle afrikaans et me supplie pour l'amour de dieu de lui donner quelques rands.


Pretoria n'est pas Johannesburg, tout au plus sa banlieue abandonnée, autrefois fierté du régime de l'apartheid triomphant, avec ses immenses immeubles, ses rues au cordeau. Pretoria n'est plus rien, et du coup, elle est beaucoup plus belle.