mardi 28 février 2012

Kaniartitude


Le Monde (.fr) se rattrape avec un compte-rendu d'audience pas mal.


(photos Le Monde et L. Decloitre)

dimanche 26 février 2012

Chaudron, Brazza, René


Totochement i pète kartié Chaudron. Et ailleurs (jusqu'à l'Etang-Salé, bon dié !).
Le Monde (.fr) titre "Seuls les expatriés s'en sortent", laissant une partie des commentateurs pantois (qu'entend Le Monde par "expatriés" ? Les zoreils ? Les fonctionnaires ? Les *vrais* expatriés sûrement pas en tout cas), tandis que l'habituelle meute de connards commentateurs bas du front se vautre dans les propos récurrents sur "qu'on leur donne leur indépendance, ils nous coûtent trop cher" - c'est devenu un réflexe pavlovien dès qu'on parle de l'outre-mer, apparemment).


Moi, je n'ai ni eau ni électricité, alors je me suis enfui quelques jours à Brazzaville, c'était bien, bons restaus, belle vue sur Kin. D'ailleurs, si Kinshasa ignore à peu près Brazza, Brazza ne semble, elle, n'avoir d'yeux que pour sa grande voisine agitée (et un peu plus excitante, il faut en convenir).
René, quant à lui, mange des poissons.


mardi 14 février 2012

Freddy Tsimba



Freddy a deux ateliers à Matonge (à deux pas de Victoire) : une cour entourée d'une palissade de tôle, dans laquelle, entre autres, il n'en finit plus de peaufiner une sculpture monumentale représentant une bagnole sans moteur poussée par des hommes, des femmes et des enfants, le tout en petites cuillères soudées les unes aux autres, et qui fonctionne comme une allégorie d'un pays sans moteur que tout le monde tente - en vain ? - de faire avancer ; l'autre atelier est dans une petite maison, mais c'est plus l'entrepôt des oeuvres déjà terminées, et on y voit une série d'hommes sans tête, les bras en l'air contre le mur, le froc en plastique baissé, comme récent souvenir de la zone de rétention administrative de Bruxelles où échouent les migrants malchanceux du monde entier, qu'ils soient afghans, roumains ou sculpteur congolais (victime d'un cafouillage administratif typiquement Shengen).


On peut écouter Freddy des heures durant, il a plein d'anecdotes, d'histoires invraisemblables (parce que congolaises) à raconter : comment, lors de sa période de sculptures en douilles, il s'est fait arrêter à Kisangani (pour ramassage de munitions usagées, patrimoine national de l'Est de la RDC, vraisemblablement), et incarcérer plusieurs mois avant d'être enfin libéré parce qu'il avait formé ses co-détenus à la chaudronnerie à la grande satisfaction des matons.


Freddy vit au pays de Kafka, si le pays de Kafka était au centre de l'Afrique équatoriale. Son voisin est un pasteur d'une église de réveil quelconque, et comme le courant ne passe pas entre le businessman de Dieu et l'artiste rebelle, chaque matin, des prêches enflammés le désignent comme une créature du Diable.
Le Diable, je ne sais pas trop, mais l'oeuvre de Freddy Tsimba est peut-être bien le témoignage de ce que l'Enfer sur Terre n'est pas si loin.

samedi 4 février 2012

La mauvaise fièvre


Le premier jour, tout va bien, Manu et moi allons chez Bertrand et Elina, c'est sympa comme tout, et nous buvons du vin.
Le lendemain, dans le train qui nous mène à Angoulême, je sens bien comme une sorte de petite grosse fatigue, mais j'accuse le vin, la Sabena, le putain de froid, bref les suspects habituels.
Ensuite, ça dégénère rapidement : je suis à Angoulême, mais les fièvres africaines m'ont rattrapé, je dors comme une merde dans la petite chambre de l'hôtel d'Orléans au lieu d'aller voir les copains, je sue comme un goret alors qu'il fait visiblement - 25° dehors, puis je me pèle, puis je dors etc.
Finalement, samedi, je me traîne aux urgences de la ville, qui rechignent au départ à me recevoir, et mon auto-diagnostic confirmé (un palu donc), je peux continuer mon séjour charentais dans les mêmes conditions : fièvre, fatigue extrême, froid, pays de merde.
J'accompagne quand même Stéphane à la remise des prix, je prépare un petit discours mentalement, plein de saillies et d'esprit au sujet de la malaria, pour recevoir mon fauve d'or, et je regarde Guy se lever et recevoir le prix à notre place.
Je fièvre et comate encore un peu dans l'avion du retour, puis l'air merveilleux de Kinshasa me remet d'aplomb. 4 jours d'Angoulême, 4 jours de fièvre, et je n'aurai ramené nul fauve au Congo.