vendredi 22 janvier 2010

La pagode de Mobutu

Sur la route de Kikwit, à quelques kilomètres de l'aéroport de Ndjili se trouve le domaine de la Nsele, conçu à l'époque de Mobutu pour développer l'activité agricole de la région.
Parmi les constructions notables, outre une piscine olympique (que je n'ai pas vue), on peut découvrir une étonnante pagode chinoise, qui, semble-t-il, devait servir de maison secondaire au maréchal.
Aujourd'hui la pagode est complétement à l'abandon et la végétation a commencé d'envahir ce faux palais chinois dévasté, et vraisemblablement pillé.
Le plus étonnant, ce n'est pas cette chinoiserie à quelques encablures du grand fleuve Congo, ni son grand bassin de pierre asséché, ni ses petits temples zen, ou son petit pont de pierre, ce quie st vraiment étonnant, c'est qu'on puisse y accéder sans aucun problème, c'est à dire sans qu'un quelconque type en uniforme ne vienne vous emmerder.
Bizarrement, d'ailleurs, la bâtisse est totalement désertée : ni squatters, ni touristes, ni passants.

Identité nationale


En mars 2007, j'ai eu besoin de refaire ma carte d'identité pour pouvoir faire la demande d'un passeport de service nécessaire pour prendre mon poste d'enseignant en Angola.

Il se trouve que je suis né en Tunisie.
J'ai donc fait la demande d'un extrait d'acte de naissance au service d'état civil de Nantes qui gère les Français nés à l'étranger. Muni de mon ancienne carte d'identité, de mon passeport valide et de mon extrait d'acte de naissance, je me suis rendu auprès de l'administration compétente. Ces pièces n'étaient pas suffisantes pour prouver que j'étais français : j'avais peut-être assassiné quelqu'un, volé ses pièces d'identité pour venir manger le pain des vrais français ou encore fabriqué de vrais-faux papiers dans une imprimerie clandestine. On m'a donc demandé de produire un certificat de nationalité française, délivré par le TGI de Saint-Denis.

Au TGI, il m'a été demandé de fournir tous les papiers justifiant ma nationalité française : outre les pièces déjà mentionnées, on m'a demandé les extraits d'acte de naissance de mes deux parents (qui se trouvent être français et nés en France). Ce que j'ai fait.
Mais ça n'était pas suffisant. Il semble bien qu'être né de deux parents français, nés en France, ne garantit pas que je n'ai pas usurpé ma nationalité. Le fait que je sois par ailleurs fonctionnaire d'état, que j'ai accompli mon service national ou que je sois titulaire d'autres pièces d'identité encore valables ne change rien à l'affaire.

On a donc, en outre, exigé les actes de naissance de mes 4 grands-parents maternels et paternels (qui se trouvaient avoir été français toute leur vie, et nés en France). Je peux vous assurer que retrouver les actes de naissance de personnes décédées, qui sont nées dans des communes aussi importantes que Saint-Pierre-des-Macchabées (Ardêche - 85 habitants) n'est pas la chose la plus facile du monde - surtout depuis la Réunion. D'ailleurs, après plusieurs semaines de démarches, je n'ai réussi à rassembler que trois des actes de naissance sur mes quatre grands-parents. Comme la farce durait depuis assez longtemps, j'ai déposé le dossier incomplet.

Entre temps, le ministère des Affaires Etrangères s'est contenté de mon passeport valide pour établir mon passeport de service : toutes ces démarches prenaient bien trop de temps pour eux.

Quelques semaines avant de partir en Angola, le TGI m'a annoncé qu'ils avaient finalement accepté de me délivrer mon certificat de nationalité française, qu'ils le faisaient malgré le fait que mon dossier soit incomplet (à cause de Saint-Pierre-des-Macchabées), et que le certificat délivré devait être précieusement gardé, car il ne m'en sera JAMAIS remis un autre de toute ma vie, c'est un document unique, voyez-vous.

J'ai perdu le précieux document l'année dernière dans mon déménagement pour le Congo.

Je raconte cette petite histoire parce que j'ai découvert récemment (à la suite d'une tribune d'Assayas dans Le Monde) que j'étais loin d'être le seul à avoir subi ce parcours du combattant pour prouver que j'étais bien français. Et encore : ma situation est assez simple, puisqu'à part moi-même né en Tunisie, toute ma famille est née en France.

Sur le coup, j'ai été ulcéré - et un peu humilié aussi, il faut l'avouer -d'avoir à prouver que j'étais bien français, et particulièrement exaspéré par la complexité et la lenteur de toutes ces démarches (je crois que tout ça a bien pris 3 mois). Alors si cette connerie de débat sur l'identité nationale pouvait au moins servir à mettre fin à ces situations kafkaïennes, ce serait pas mal.
La Ligue des Droits de l'Homme a ouvert une pétition à ce sujet : Vous êtes Français ? Prouvez-le !

mardi 19 janvier 2010

Palais de marbre


Le 17 janvier 1961, Patrice Lumumba, premier premier ministre du Congo nouvellement indépendant, mourrait assassiné au Katanga (sans doute sur ordres de Mobutu et de la CIA).
Le 16 janvier 2001, c'était Laurent-Désiré Kabila qui se faisait dézinguer par son garde du corps à Kinshasa.
Ces deux dates sont désormais fériées en RDC, et c'était l'occasion, samedi, de visiter le palais de marbre, lieu de l'assassinat de Kabila père.


Le palais de marbre a été construit par le directeur de la banque nationale du Zaïre, dans les années septante, pour son propre usage. Le parc, comme le palais lui-même, reprenait la forme du pays.
Mobutu le confisque peu après, et décide d'en faire un de ses (nombreux) palais. A l'arrivée de Kabila en 97, le palais de marbre (situé à Ngaliema, pas loin de chez moi), devient sa résidence principale. Et son tombeau, donc*.
En vérité, on ne peut pas vraiment visiter le palais lui-même, puisqu'il semble qu'il soit occupé par la veuve Kabila, mais chaque jour anniversaire de l'assassinat, les autorités proposent une visite guidée de l'annexe dans laquelle se trouvait le bureau du président, et où il se fit tuer.

Samedi donc, une foule de Congolais se presse pour une visite commentée, toute entière dédiée à la gloire de Mzee ("le vieux"). Au programme : photos des principales étapes de la prise de pouvoir de Kabila, "oeuvres d'art" à sa gloire, et évidemment, clou du spectacle, visite du bureau, avec le fauteuil tâché de sang de l'assassinat.



On ne peut pas dire que ce soit vraiment passionnant en soi, mais enfin, on découvre depuis le parc une très belle vue sur Kin' et Brazza, et l'ambiance populaire est étonnante. Et puis, j'en profite pour photographier le drapeau des fameux Maï-Maï, ces milices rurales qui se battent dans l'Est, et qui recourent aux fétiches dont ils pensent qu'ils les protègent des balles ennemies.

* mais ce n'est pas là qu'il est enterré.

jeudi 14 janvier 2010

Père et Fils

Une expo à Halle de la Gombé, consacrée à la peinture populaire kinoise, en particulier aux ateliers familiaux (comme le titre l'indique).

1. "Le Grand Paris" - Maître Bado. 2. "La Transfiguration" - Moke fils 3. "La transformation de la chenille en papillon" - Bado fils 4. "Le Congo de demain" - Amani Bado 5. "Né est grandi dans l'art" - Amani Bado 6. "La Rose d'abrit" - Maître Bado 7. "Moyen de communication" - Bado fils 8. "Trouble mental" - Amani Bado 9. "L'Homme est une vapeur qui apprend trop vite qui disparait dans peut de temps" - Amani Bado 10. "Sommeil" - Maître Bado 11. "Un Monde aquatique" - Bado fils 12. "L'Amour en double-face" - Bado fils 13. "Face à la télé" - Moke fils 14. "Les points sexuellement transmissibles" - Moke fils 15. "Les Pirates" - Moke fils 16. "Tracasseries policières" - Moke fils 17. "Les animaux" - Moke père 18. "Le festival des animaux" - Maître Bado 19. "Un monde parfait" - Maître Bado.

mardi 12 janvier 2010

Escale à Kinshasa


Kin-la-belle, dans les années 70, quand le géant de l'Afrique centrale pouvait se vendre dans les brochures touristiques (extraits d'une brochure de l'Office du Tourisme, scannée ici avec les légendes ad hoc). Matadi, le palais de Mobutu roi du Zaïre à Ngaliema, l'hôtel Okapi, lePlay-boy club, le week-end sur le fleuve etc.