jeudi 16 septembre 2010

Evariste et Gustave

Deux écrivains majeurs pour moi.
Le premier extrait a été pompé sur le site de Jean-Noël Lafargue, et il est particulièrement d'actualité.
Le deuxième extrait aussi est d'actualité, à sa manière. (Pour ceux qui l'ignorent, Evariste de Parny est le premier écrivain réunionnais : libertin, athée, anti-esclavagiste, aristo, révolutionnaire, sans-le-sou, académicien, voyageur, crevard, il est placé très haut dans mon panthéon personnel).
"Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s’étaient établis à Rouen. Voilà la troisième fois que j’en vois et toujours avec un nouveau plaisir. L’admirable, c’est qu’ils excitaient la haine des bourgeois, bien qu’inoffensifs comme des moutons.
Je me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques sols, et j’ai entendu de jolis mots à la prud’homme. Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d’ordre.
C’est la haine que l’on porte au bédouin, à l’hérétique, au philosophe, au solitaire, au poète, et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m’exaspère. Il est vrai que beaucoup de choses m’exaspèrent. Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton. "

(Lettre de Gustave Flaubert à George Sand, Croisset vers le 15 juin 1867)

DÉLIRE. Rions, buvons, ô mes amis!
Occupons-nous à ne rien faire.
Laissons murmurer le vulgaire,
Le plaisir est toujours permis.
Que notre existence légère
S'évanouisse dans les jeux.
Vivons pour nous, soyons heureux,
N'importe de quelle manière.
Un jour il faudra nous courber
Sous la main du tems qui nous presse
Mais jouissons dans la jeunesse:
Et dérobons à la vieillesse
Tout ce qu'on peut lui dérober.

(Evariste de Parny, Poésies érotiques, 1778)

1 commentaire:

bernard pivot a dit…

Un écrivain majeur pour moi Évintriste Oiry

Fuitons, buvons, ô mes amis!
Occupons-nous à ne rien faire.
Laissons murmurer le vulgaire,
Le plaisir est toujours penis.
Que notre existence légère
S'évanouisse dans le néant.
Vivons pour nous, soyons peureux,
N'importe de quelle manière.
Un jour il faudra nous courber
Sous la main du penis qui nous presse
Mais jouissons dans le slip:
Et dérobons à la vieillesse
Les pieds Nickelés.

ÉVINTRISTE OIRY beuverie érotique 2010