lundi 29 novembre 2010
Afrobeat
Concert du mythique Tony Allen (ex batteur de Fela), jeudi soir dernier à la Halle de la Gombe.
Il n'y avait pas tant de monde que ça, et pourtant c'était vachement bien.
Dieu n'existe pas, et Walid est son prophète
Walid est un discret garçon-coiffeur de Cisjordanie qui abreuvait des sites internet de messages athées, et apparemment assez drôles.
Il a été arrêté par la police palestinienne et croupit actuellement en prison.
Walid, je ne connais de toi que cet article du Monde, mais dis-toi que du fin fond de l'Afrique, je te soutiens de tout mon coeur.
Ecrasons l'infâme, hein.
dimanche 28 novembre 2010
Une Vie sans Barjot
Oui, on dirait que c'est le même titre que le précédent message posté, mais non, regardez bien, j'ai changé le déterminant. Parce qu'après réflexion, je trouve que "Une vie sans Barjot", ça sonne mieux que "La vie sans Barjot".
Bref, voilà le projet de couv'. J'espère qu'elle sera effectivement retenue, parce qu'elle me botte bien (à propos de botte, le personnage semble avoir une chaussette au pied gauche, mais c'est juste parce que Oiry n'a pas fini son ébauche : il s'est arrêté à la chaussette, et n'a pas eu le temps de dessiner la godasse). (et puis le titre n'a pas encore été changé)
Bref, voilà le projet de couv'. J'espère qu'elle sera effectivement retenue, parce qu'elle me botte bien (à propos de botte, le personnage semble avoir une chaussette au pied gauche, mais c'est juste parce que Oiry n'a pas fini son ébauche : il s'est arrêté à la chaussette, et n'a pas eu le temps de dessiner la godasse). (et puis le titre n'a pas encore été changé)
mercredi 24 novembre 2010
La Vie sans Barjot
Quand j'ai commencé cet album, je vivais encore à Luanda.
"La Vie sans Barjot", dessiné par Stéphane Oiry et édité par Futuropolis, devrait sortir en librairie en mars 2011.
Ce n'est pas la suite de "Pauline (et les loups-garous)" (célèbre four commercial d'il y a deux ans, mais que je considère - tout seul, malheureusement - comme l'une de mes bd les plus réussies), mais c'est un peu dans le même ordre d'idée. Ensuite, nous tâcherons de faire un troisième bouquin dans cette veine, qui s'intitule très temporairement "La Lauréate".
Parfois, le titre arrive tout de suite, et ça parait une évidence. D'autres fois, on galère à n'en plus finir pour trouver quelque chose qui sonne et qui rende à peu près compte de l'histoire.
"La Vie sans Barjot" s'intitulait au départ "Teenage Kicks", comme la chanson des Undertones. C'était un titre problématique, parce qu'évidemment hyper référencé, et en anglais - je n'ai pas envie de donner un titre anglais à un de mes bouquins.
D'ailleurs, j'avais demandé son avis à mon ami La Crainte, qui est souvent un critique avisé. "C'est de la merde, ton titre" avait -il assez rapidement conclu.
D'autres titres me sont venus : "Last Night Party", "La tête en arrière", "Bluette", "Sur les murs". "De la merde, de la merde, de la merde" m'a dit La Crainte.
Nous nous sommes définitivement fixés hier soir, avec Stéphane et notre éditeur, Sébastien, pour "La Vie sans Barjot", et j'ai oublié de demander son avis à La Crainte.
"La Vie sans Barjot", dessiné par Stéphane Oiry et édité par Futuropolis, devrait sortir en librairie en mars 2011.
Ce n'est pas la suite de "Pauline (et les loups-garous)" (célèbre four commercial d'il y a deux ans, mais que je considère - tout seul, malheureusement - comme l'une de mes bd les plus réussies), mais c'est un peu dans le même ordre d'idée. Ensuite, nous tâcherons de faire un troisième bouquin dans cette veine, qui s'intitule très temporairement "La Lauréate".
Parfois, le titre arrive tout de suite, et ça parait une évidence. D'autres fois, on galère à n'en plus finir pour trouver quelque chose qui sonne et qui rende à peu près compte de l'histoire.
"La Vie sans Barjot" s'intitulait au départ "Teenage Kicks", comme la chanson des Undertones. C'était un titre problématique, parce qu'évidemment hyper référencé, et en anglais - je n'ai pas envie de donner un titre anglais à un de mes bouquins.
D'ailleurs, j'avais demandé son avis à mon ami La Crainte, qui est souvent un critique avisé. "C'est de la merde, ton titre" avait -il assez rapidement conclu.
D'autres titres me sont venus : "Last Night Party", "La tête en arrière", "Bluette", "Sur les murs". "De la merde, de la merde, de la merde" m'a dit La Crainte.
Nous nous sommes définitivement fixés hier soir, avec Stéphane et notre éditeur, Sébastien, pour "La Vie sans Barjot", et j'ai oublié de demander son avis à La Crainte.
dimanche 21 novembre 2010
Les guitares de Jupiter
Samedi 20 novembre, commune de Lemba.
Arnaud 2bal m'a emmené chez Jupiter, et ensemble nous allons acheter les fameuses guitares artisanales de Maître Socklo. Comme nous ne lui avons rien indiqué, il les a peintes en bleu.
Ensuite, Jupiter nous montre l'hôtel Univers, qui a donné son nom à l'album qu'il sort au printemps, puis nous allons chez le "chimiste" qui nous vend à chacun une bouteille de liqueur Mani Kongo, dont l'étiquette précise qu'il s'agit d'une "liqueur naturelle tropicale, mise au point, distillée et conditionnée par des chimistes", "A base d'extraits végétaux", "Qualité et excellence", et qui sert, normalement, pour les transes, quoique l'étiquette indique d'autres usages aussi : "Apéritif, Aphrodisiaque, Curatif". Je dois dire que je regarde la bouteille avec un peu d'appréhension...
Plus tard, pas loin de Lemba Terminus, nous buvons quelques bières, en compagnie de Jupiter, Okwess, et un étonnant sculpteur - dont malheureusement je ne me souviens plus le nom -, bavard et drôle, qui raconte qu'à la suite de la mort de son frère, le voilà propulsé chef coutumier de son village, quelque part au Katanga, au bord du lac Tanganyika (avec un "i" au milieu), et que cette nouveauté ne l'enchante guère, car il faudra quitter Kinshasa, et abandonner sa folle liberté d'artiste pour une charge traditionnelle dont il n'est pas sûr de vouloir.
Je ne sais pas du tout jouer de la guitare, mais je suis à peu près sûr que grâce à la liqueur Mani Kongo, je vais grave kiffer les sons qui sortiront de la guitare bleue de Maître Socklo.
Arnaud 2bal m'a emmené chez Jupiter, et ensemble nous allons acheter les fameuses guitares artisanales de Maître Socklo. Comme nous ne lui avons rien indiqué, il les a peintes en bleu.
Ensuite, Jupiter nous montre l'hôtel Univers, qui a donné son nom à l'album qu'il sort au printemps, puis nous allons chez le "chimiste" qui nous vend à chacun une bouteille de liqueur Mani Kongo, dont l'étiquette précise qu'il s'agit d'une "liqueur naturelle tropicale, mise au point, distillée et conditionnée par des chimistes", "A base d'extraits végétaux", "Qualité et excellence", et qui sert, normalement, pour les transes, quoique l'étiquette indique d'autres usages aussi : "Apéritif, Aphrodisiaque, Curatif". Je dois dire que je regarde la bouteille avec un peu d'appréhension...
Plus tard, pas loin de Lemba Terminus, nous buvons quelques bières, en compagnie de Jupiter, Okwess, et un étonnant sculpteur - dont malheureusement je ne me souviens plus le nom -, bavard et drôle, qui raconte qu'à la suite de la mort de son frère, le voilà propulsé chef coutumier de son village, quelque part au Katanga, au bord du lac Tanganyika (avec un "i" au milieu), et que cette nouveauté ne l'enchante guère, car il faudra quitter Kinshasa, et abandonner sa folle liberté d'artiste pour une charge traditionnelle dont il n'est pas sûr de vouloir.
Je ne sais pas du tout jouer de la guitare, mais je suis à peu près sûr que grâce à la liqueur Mani Kongo, je vais grave kiffer les sons qui sortiront de la guitare bleue de Maître Socklo.
samedi 20 novembre 2010
A Goma
Le volcan Nyiragongo domine Goma, et on dirait le Fujiyama (que je n'ai jamais vu, c'est dire la pertinence de la comparaison).
Comme nous arrivons le dimanche après-midi, les rues sont désertes - et elles sont sales et défoncées. Alors on dirait une ville de western, une ville-champignon (ce qu'elle est effectivement), et aussi une ville fantôme.
Je prends trois ou quatre photos, et le flic du coin me houspille, comme quoi il est strictement interdit de prendre des photos comme ça et est-ce que j'ai l'autorisation, et est-ce que lui en France il viendrait prendre des photos comme ça, et c'est la richesse du Congo que je vole, parce que je vais sûrement revendre à prix d'or mes photos de la belle ville de Goma, et d'ailleurs il fait bien soif, là.
Nous buvons donc une bière avec lui dans un nganda du coin, en regardant à la télé le Tout-Puissant Mazembe de Lubumbashi foutre une déculottée à l'Espérance de Tunis.
La nuit, le sommet du Nyiragongo rougeoie.
Le lendemain, Goma grouille de monde, parce que c'est lundi.
Et nous prenons l'avion de la CAA pour Kinshasa : 2 heures de vol, cette fois, et sans escale.
Comme nous arrivons le dimanche après-midi, les rues sont désertes - et elles sont sales et défoncées. Alors on dirait une ville de western, une ville-champignon (ce qu'elle est effectivement), et aussi une ville fantôme.
Je prends trois ou quatre photos, et le flic du coin me houspille, comme quoi il est strictement interdit de prendre des photos comme ça et est-ce que j'ai l'autorisation, et est-ce que lui en France il viendrait prendre des photos comme ça, et c'est la richesse du Congo que je vole, parce que je vais sûrement revendre à prix d'or mes photos de la belle ville de Goma, et d'ailleurs il fait bien soif, là.
Nous buvons donc une bière avec lui dans un nganda du coin, en regardant à la télé le Tout-Puissant Mazembe de Lubumbashi foutre une déculottée à l'Espérance de Tunis.
La nuit, le sommet du Nyiragongo rougeoie.
Le lendemain, Goma grouille de monde, parce que c'est lundi.
Et nous prenons l'avion de la CAA pour Kinshasa : 2 heures de vol, cette fois, et sans escale.
Sur le lac Kivu
On a le choix pour relier Bukavu à Goma en bateau : soit le canot rapide (2h 30 de traversée), soit le grand bateau (8 heures).
On aimerait bien prendre l'un de ces grands bateaux qui prennent le temps de remonter le lac, qui s'arrêtent sur l'île Idjwi, qui ont 3 classes de passagers, mais voilà, nous sommes des gens pressés, parce qu'il n'y aura que deux jours à Goma, alors nous optons pour le Marinette Express.
Mais c'est bien aussi, le canot file entre les deux rives, entre Rwanda et Congo, et comme j'ai baratiné le capitaine, j'ai, seul, le droit de me fiche sur la proue, où je fume une clope, sirote une sucrée, en regardant les pirogues, les collines, l'eau... (vers la fin, Hippo découvre ma planque et vient me rejoindre).
On aimerait bien prendre l'un de ces grands bateaux qui prennent le temps de remonter le lac, qui s'arrêtent sur l'île Idjwi, qui ont 3 classes de passagers, mais voilà, nous sommes des gens pressés, parce qu'il n'y aura que deux jours à Goma, alors nous optons pour le Marinette Express.
Mais c'est bien aussi, le canot file entre les deux rives, entre Rwanda et Congo, et comme j'ai baratiné le capitaine, j'ai, seul, le droit de me fiche sur la proue, où je fume une clope, sirote une sucrée, en regardant les pirogues, les collines, l'eau... (vers la fin, Hippo découvre ma planque et vient me rejoindre).
A Bukavu
Ainsi donc, encore aujourd'hui, Bukavu et sa région sont des zones de guerre. Rien n'y parait pourtant, à première vue : une très jolie ville, construite sur des presqu'îles qui entrent dans le lac Kivu, une architecture coloniale très belle, un climat frais, un lac donc, qui lui donne un air de canton suisse.
Et pourtant, la présence massive de soldats de l'ONU, la kyrielle de véhicules aux sigles d'ONG diverses et variées, et peut-être l'espèce de tristesse générale qui se dégage de la ville, sont autant de signes que rien n'est fini dans les Kivu.
Avec Hippolyte, on fait une petite expo à l'Alliance française, on visite les écoles primaires et secondaires de la ville (magnifiques écoles, surplombant souvent le lac), on rencontre même Arnold, l'enfant-soldat héros du reportage dessiné de Stassen (dans XXI).
Et puis, on prend le temps de ne rien faire aussi, dans cette jolie ville, sinon d'admirer la belle villa du consul de France, ou de sortir un soir et d'aller dans une surréaliste soirée d'humanitaires : des dizaines de jeunes gens, garçons et filles, qui n'ont pas 30 ans, qui parlent anglais, allemand, espagnol, italien, et qui boivent beaucoup, et dansent sur de la variété internationale, comme si soudain, nous n'étions plus au coeur géographique du conflit le plus meurtrier depuis la seconde guerre mondiale, mais dans une quelconque soirée Erasmus.
Mais c'est peut-être justement parce que ces presque gamins voient toute la journée des enfants-soldats, des femmes violées, des paysans déplacés, des victimes civiles du conflit, qu'ils dansent sur les Black Eyed Peas en riant fort. Va savoir.
Et pourtant, la présence massive de soldats de l'ONU, la kyrielle de véhicules aux sigles d'ONG diverses et variées, et peut-être l'espèce de tristesse générale qui se dégage de la ville, sont autant de signes que rien n'est fini dans les Kivu.
Avec Hippolyte, on fait une petite expo à l'Alliance française, on visite les écoles primaires et secondaires de la ville (magnifiques écoles, surplombant souvent le lac), on rencontre même Arnold, l'enfant-soldat héros du reportage dessiné de Stassen (dans XXI).
Et puis, on prend le temps de ne rien faire aussi, dans cette jolie ville, sinon d'admirer la belle villa du consul de France, ou de sortir un soir et d'aller dans une surréaliste soirée d'humanitaires : des dizaines de jeunes gens, garçons et filles, qui n'ont pas 30 ans, qui parlent anglais, allemand, espagnol, italien, et qui boivent beaucoup, et dansent sur de la variété internationale, comme si soudain, nous n'étions plus au coeur géographique du conflit le plus meurtrier depuis la seconde guerre mondiale, mais dans une quelconque soirée Erasmus.
Mais c'est peut-être justement parce que ces presque gamins voient toute la journée des enfants-soldats, des femmes violées, des paysans déplacés, des victimes civiles du conflit, qu'ils dansent sur les Black Eyed Peas en riant fort. Va savoir.
Kinshasa - Kananga - Kamina -Kalémie - Bukavu
Neuf heures de vol pour rejoindre Bukavu depuis Kinshasa. Il faut dire que c'est un vol MONUSCO, et qu'il fait de multiples escales dans le pays, soit pour décharger sa cargaison de casques bleus (urugayens, égyptiens, ghanéens...), soit pour en faire le plein.
Bien sûr, il n'y a pas que des soldats dans l'avion (dans *les* avions, puisque j'en changerai 3 fois), il y a aussi du personnel civil de l'ONU, des diplomates étrangers, quelques personnalités congolaises.
Si on excepte les Congolais (et moi), tout ce beau monde ne parle qu'anglais, ce qui ne manque pas de m'étonner/m'agacer alors que nous survolons le plus grand pays francophone du monde.
Chaque escale est un petit bout du pays que je dévore avec avidité, puisqu'il est à peu près sûr que je ne reviendrai jamais dans ces villes perdues du grand Congo.
De Kananga, capitale du Kasaï Occidental, je ne verrai donc que l'aéroport de l'ONU et je n'en garderai comme souvenir que ce sandwich au corned-beef assez dégueulasse qui me filera un mal de bide pour la journée.
Mais en survolant le Nord du Katanga, je découvre l'immense plaine africaine, une interminable plaine bornée par nulle montagne, au milieu de laquelle, sous le couvercle d'un temps orageux effrayant, apparait l'aéroport de Kamina. Un aéroport seul, au milieu de nulle part, sans ville visible à l'horizon (en fait, j'apprendrai qu'elle se trouve à une soixantaine de kms de là), et qui date de Mobutu, des Belges peut-être. C'est très impressionnant.
Puis, dans le dernier coucou, le plus petit du voyage, qui se dirige plein Est, je m'assoupis un peu, et quand j'ouvre les yeux, je vois la mer. Évidemment, ce n'est pas la mer - il ne peut pas y avoir la mer en plein milieu de l'Afrique - mais c'est mieux encore : le lac Tanganyika à perte de vue ! L'avion descend vers Kalémie, et son minuscule aéroport installé sur la rive même du grand lac.
Il fait bon, chaud, un temps d'île tropicale, les eaux du lac sont transparentes, lagonesques, et il y a des hélicos frappés du sigle U.N. qui décollent et atterrissent toutes les 10 minutes.
Enfin, lorsque nous repartons, c'est pour un dernier trajet, cette fois-ci au dessus du Sud-Kivu, direction le lac du même nom, et la ville de Bukavu.
Bukavu, provinces du Sud et du Nord-Kivu, lac Kivu, Goma, l'Est du Congo, c'est l'histoire du pays qui s'est joué ici : Stanley retrouvant Livingstone, la Force Publique affrontant l'armée allemande, la villégiature coloniale belge, les réfugiés du Rwanda au moment du génocide, les kadogos de Kabila s'élançant à l'assaut du Zaïre moribond, la 1ère et la 2ème guerre du Congo... Me voilà parti pour 5 jours dans l'Afrique des grands lacs.
Bien sûr, il n'y a pas que des soldats dans l'avion (dans *les* avions, puisque j'en changerai 3 fois), il y a aussi du personnel civil de l'ONU, des diplomates étrangers, quelques personnalités congolaises.
Si on excepte les Congolais (et moi), tout ce beau monde ne parle qu'anglais, ce qui ne manque pas de m'étonner/m'agacer alors que nous survolons le plus grand pays francophone du monde.
Chaque escale est un petit bout du pays que je dévore avec avidité, puisqu'il est à peu près sûr que je ne reviendrai jamais dans ces villes perdues du grand Congo.
De Kananga, capitale du Kasaï Occidental, je ne verrai donc que l'aéroport de l'ONU et je n'en garderai comme souvenir que ce sandwich au corned-beef assez dégueulasse qui me filera un mal de bide pour la journée.
Mais en survolant le Nord du Katanga, je découvre l'immense plaine africaine, une interminable plaine bornée par nulle montagne, au milieu de laquelle, sous le couvercle d'un temps orageux effrayant, apparait l'aéroport de Kamina. Un aéroport seul, au milieu de nulle part, sans ville visible à l'horizon (en fait, j'apprendrai qu'elle se trouve à une soixantaine de kms de là), et qui date de Mobutu, des Belges peut-être. C'est très impressionnant.
Puis, dans le dernier coucou, le plus petit du voyage, qui se dirige plein Est, je m'assoupis un peu, et quand j'ouvre les yeux, je vois la mer. Évidemment, ce n'est pas la mer - il ne peut pas y avoir la mer en plein milieu de l'Afrique - mais c'est mieux encore : le lac Tanganyika à perte de vue ! L'avion descend vers Kalémie, et son minuscule aéroport installé sur la rive même du grand lac.
Il fait bon, chaud, un temps d'île tropicale, les eaux du lac sont transparentes, lagonesques, et il y a des hélicos frappés du sigle U.N. qui décollent et atterrissent toutes les 10 minutes.
Enfin, lorsque nous repartons, c'est pour un dernier trajet, cette fois-ci au dessus du Sud-Kivu, direction le lac du même nom, et la ville de Bukavu.
Bukavu, provinces du Sud et du Nord-Kivu, lac Kivu, Goma, l'Est du Congo, c'est l'histoire du pays qui s'est joué ici : Stanley retrouvant Livingstone, la Force Publique affrontant l'armée allemande, la villégiature coloniale belge, les réfugiés du Rwanda au moment du génocide, les kadogos de Kabila s'élançant à l'assaut du Zaïre moribond, la 1ère et la 2ème guerre du Congo... Me voilà parti pour 5 jours dans l'Afrique des grands lacs.
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