J'avais raconté l'année dernière ma visite du musée du Mont NGaliéma, avec ses incroyables réserves d'objets traditionnels et ses statues coloniales belges déboulonnées.
Les choses ont changé, cette année, puisque désormais une salle d'exposition permet de découvrir une partie des collections, et que la majorité des statues coloniales ont été remises sur socle.
L'autre jour, en cherchant des t-shirts congolais ou zaïrois, je suis tombé sur un site vendant le t-shirt jaune "Zaïre 74", reproduction de celui que portait Mick Ronson "à Londres en 1982". Il semble que le Spider from Mars ait longtemps joué en l'arborant fièrement.
Les choses ont changé, cette année, puisque désormais une salle d'exposition permet de découvrir une partie des collections, et que la majorité des statues coloniales ont été remises sur socle.
Louise P. qui m'a gentiment accueilli aujourd'hui, me fait visiter une partie du musée que je n'avais pas vue l'année dernière : le cimetière des pionniers (quelques dizaines de tombes, dont une partie a été vandalisée, des tout premiers colons de l'Etat Indépendant du Congo de Léopold), le parc du palais ex-présidentiel de Mobutu (dans lequel, à ses heures de gloire, batifolaient zèbres et antilopes), et le fameux théâtre de verdure que l'on voit souvent dans les anciennes photographies touristiques zaïroises.
Louise est arrivée en 79 à Ngaliéma, et a donc vu le parc se dégrader lentement et sûrement. Elle se souvient de Mobutu venant en début de soirée admirer ses animaux sauvages (outre ceux mentionnés, il y avait des cages avec des fauves - des léopards évidemment -, des volières pour les aigles, et des singes). Quant au théâtre de verdure, elle ne l'a jamais vu véritablement actif, et pense que le concert de Miriam Makéba en 74 a dû être le dernier évènement d'importance qu'il ait connu.
Nous discutons un peu de cette fameuse année 1974 : non seulement Mohammed Ali et George Foreman s'affrontaient au stade du 20 mai (actuel Tata Raphaël) dans ce que les anglo-saxons appellent "The Rumble in the Jungle", mais l'équipe nationale zaïroise de football (les fameux Léopards) devenait la première équipe d'Afrique noire à être sélectionnée dans une phase finale de coupe du monde (en Allemagne : elle subit aussi la pire défaite de cette compétition), et enfin Kinshasa accueillit un festival musical de trois jours, le "Zaïre 74" justement, durant lesquels 31 groupes et artistes, zaïrois et étrangers, mirent le feu au monde : James Brown, Bill Withers, BB King, The Spinners, Miriam Makéba...
Louise se souvient bien de l'évènement, quoiqu'elle fût sans doute très jeune, car justement, le jour du combat Ali-Foreman, elle avait dû quitter, à son grand dam, une Kinshasa survoltée pour un voyage vers Matadi.
L'autre jour, en cherchant des t-shirts congolais ou zaïrois, je suis tombé sur un site vendant le t-shirt jaune "Zaïre 74", reproduction de celui que portait Mick Ronson "à Londres en 1982". Il semble que le Spider from Mars ait longtemps joué en l'arborant fièrement.
Je serais vachement fier, moi aussi, de porter ce t-shirt : si quelqu'un me l'offre, je promets de... je promets chai pas quoi, mais je le promets.