jeudi 28 novembre 2013
Angoulême 2014
Roulez Caïambs, résonnez roulèrs ! "Les Voleurs de Carthage" (Tanquerelle/Mézigues) est officiellement nominé à Angoulême !
Ca devrait signifier ma très probable venue dans les Charentes (et, partant, en France) en janvier 2014, et je suis du coup très content.
Ce n'est pas seulement que j'attache de l'importance à une éventuelle reconnaissance angoumoisine, c'est surtout que c'est la 3ème ou 4ème fois que je suis nominé à Angougou, et j'aimerais bien par, finalement, décrocher quelque chose.
La Fête du Livre de Kinshasa, dernière
Je recopie intégralement l'article du Soir tel que publié par Colette Braeckman dans son blog :
"Le rendez vous de la “fête du livre” à Kinshasa
Que d’échanges, que de débats, de rencontres ! Durant une semaine, trois hauts lieux de la culture à Kinshasa (le centre culturel français, le lycée français et belge, le Centre Wallonie Bruxelles et l’Espace Bilembo, récemment créé) ont accueilli un évènement exceptionnel : la première « fête du livre » jamais organisée dans la capitale congolaise.
Au départ, l’initiative émane d’une poignée de professeurs du Lycée français de Kinshasa. Soucieux d’ouvrir l’esprit de leurs élèves, de leur faire mieux connaître le pays où ils vivent, sa culture et son imaginaire, ils ont eu l’idée d’inviter une trentaine d’auteurs de romans, de nouvelles, de bandes dessinée, des Congolais mais aussi des Français, des Belges, un Suisse, à présenter leurs ouvrages et à débattre de sujets qui se sont avérés plus brûlants qu’il n’y paraît : comment écrire sur le Congo, que représente encore, un siècle plus tard, la formule de Joseph Conrad, devenue un cliché que les nationaux récusent, « le cœur des ténèbres »… Parmi les « internationaux » on retrouva donc nos compatriotes Lieve Joris (« mon oncle au Congo »… fraîchement revenue d’un long séjour en Chine) Jean-Philippe Stassen auteur de bandes dessinées se déroulant au Rwanda et au Kivu (« Déogratias ») l’écrivain français Jean Rolin (« la tentation de la durite », « Ormuz ») et son éditeur, Jean-Paul Hirsch, de POL, qui releva que, sur l’autre rive du fleuve, le Congo Brazzaville, moins de dix millions d’habitants importe à lui seul autant d’ouvrages que l’immense République démocratique du Congo ! De nombreux auteurs de bandes dessinées (Tom Tirabosco, Hippolite) dialoguèrent avec leurs homologues congolais Tembo Kash ou Assimba Bathy. Il apparut qu’en matière de littérature comme de BD, le Congo connaît lui aussi la querelle des « anciens » et des « modernes », des auteurs établis qui estiment avoir le monopole de la critique voire de la dérision et supportent mal que des nouveaux venus, voire des étrangers donnent de leur pays une image jugés systématiquement négative…Mais au bout de cette semaine de séminaires sur l’édition, la diffusion des livres et surtout, à la fin de multiples débats ou entretiens sur l’écriture elle-même, deux évidences réconfortantes se sont dégagées. La première, c’est que le Congo, terre de musiciens, de sculpteurs, de danseurs et autres rappeurs est aussi une terre d’écrivains : même si les tirages demeurent confidentiels, le Congo-Kinshasa détient le record des maisons d’édition au sud du Sahara, qui accueillent chaque année des dizaines de manuscrits. Reste à faire le lien entre les écrivains, les éditeurs, nationaux et étrangers, et les circuits de distribution, encore artisanaux, (les vendeurs de rue auraient mérité d’être invités…)largement insuffisants et peu encouragés par les pouvoirs publics qui les accablent de taxes, légales ou non.
Une autre certitude, c’est que le pays compte non seulement des passionnés de l’écriture, mais aussi un public réceptif, qui n’hésite pas, malgré les difficultés économiques, à débourser quelques dollars pour se pourvoir en livres. La librairie des Grands Lacs, qui vient de s’installer sur le Boulevard du 30 juin, en offre la preuve : créé à Bukavu où il ne cesse de s’agrandir, ce vaste espace propose de nombreux ouvrages de littérature ou de livres d’actualité et le patron, le professeur Sim Kilosho, estime que dans cette métropole de dix millions d’habitants où une classe moyenne apparaît, la masse critique de lecteurs potentiels est suffisante pour que la librairie soit rentable..
Première du genre, cette « fête du livre » (qui aurait du depuis longtemps être organisée par la francophonie, apparemment plus friande de sommets que de culture populaire) a drainé un public passionné, qui aurait pu être plus nombreux encore si les instances professionnelles de la culture, française et belge, lui avaient accordé davantage de publicité et un soutien plus actif. Comment expliquer que dans une ville comme Kinshasa, un artiste aussi doué que le « belgo congolais » Barly Baruti, qui combine la bande dessinée et la rumba, puisse se produire en concert devant un public aussi clairsemé alors que dans d’autres apparitions, il suscite les ovations ?
Une chose est certaine ; par leur initiative, les enseignants du Lycée français ont visé juste, démontrant que le Congo, le plus peuplé des pays francophones, a réellement faim de littérature et regorge de talents. Kinshasa attend déjà les rendez vous suivants !"
Colette Braeckman
"Le rendez vous de la “fête du livre” à Kinshasa
Que d’échanges, que de débats, de rencontres ! Durant une semaine, trois hauts lieux de la culture à Kinshasa (le centre culturel français, le lycée français et belge, le Centre Wallonie Bruxelles et l’Espace Bilembo, récemment créé) ont accueilli un évènement exceptionnel : la première « fête du livre » jamais organisée dans la capitale congolaise.
Au départ, l’initiative émane d’une poignée de professeurs du Lycée français de Kinshasa. Soucieux d’ouvrir l’esprit de leurs élèves, de leur faire mieux connaître le pays où ils vivent, sa culture et son imaginaire, ils ont eu l’idée d’inviter une trentaine d’auteurs de romans, de nouvelles, de bandes dessinée, des Congolais mais aussi des Français, des Belges, un Suisse, à présenter leurs ouvrages et à débattre de sujets qui se sont avérés plus brûlants qu’il n’y paraît : comment écrire sur le Congo, que représente encore, un siècle plus tard, la formule de Joseph Conrad, devenue un cliché que les nationaux récusent, « le cœur des ténèbres »… Parmi les « internationaux » on retrouva donc nos compatriotes Lieve Joris (« mon oncle au Congo »… fraîchement revenue d’un long séjour en Chine) Jean-Philippe Stassen auteur de bandes dessinées se déroulant au Rwanda et au Kivu (« Déogratias ») l’écrivain français Jean Rolin (« la tentation de la durite », « Ormuz ») et son éditeur, Jean-Paul Hirsch, de POL, qui releva que, sur l’autre rive du fleuve, le Congo Brazzaville, moins de dix millions d’habitants importe à lui seul autant d’ouvrages que l’immense République démocratique du Congo ! De nombreux auteurs de bandes dessinées (Tom Tirabosco, Hippolite) dialoguèrent avec leurs homologues congolais Tembo Kash ou Assimba Bathy. Il apparut qu’en matière de littérature comme de BD, le Congo connaît lui aussi la querelle des « anciens » et des « modernes », des auteurs établis qui estiment avoir le monopole de la critique voire de la dérision et supportent mal que des nouveaux venus, voire des étrangers donnent de leur pays une image jugés systématiquement négative…Mais au bout de cette semaine de séminaires sur l’édition, la diffusion des livres et surtout, à la fin de multiples débats ou entretiens sur l’écriture elle-même, deux évidences réconfortantes se sont dégagées. La première, c’est que le Congo, terre de musiciens, de sculpteurs, de danseurs et autres rappeurs est aussi une terre d’écrivains : même si les tirages demeurent confidentiels, le Congo-Kinshasa détient le record des maisons d’édition au sud du Sahara, qui accueillent chaque année des dizaines de manuscrits. Reste à faire le lien entre les écrivains, les éditeurs, nationaux et étrangers, et les circuits de distribution, encore artisanaux, (les vendeurs de rue auraient mérité d’être invités…)largement insuffisants et peu encouragés par les pouvoirs publics qui les accablent de taxes, légales ou non.
Une autre certitude, c’est que le pays compte non seulement des passionnés de l’écriture, mais aussi un public réceptif, qui n’hésite pas, malgré les difficultés économiques, à débourser quelques dollars pour se pourvoir en livres. La librairie des Grands Lacs, qui vient de s’installer sur le Boulevard du 30 juin, en offre la preuve : créé à Bukavu où il ne cesse de s’agrandir, ce vaste espace propose de nombreux ouvrages de littérature ou de livres d’actualité et le patron, le professeur Sim Kilosho, estime que dans cette métropole de dix millions d’habitants où une classe moyenne apparaît, la masse critique de lecteurs potentiels est suffisante pour que la librairie soit rentable..
Première du genre, cette « fête du livre » (qui aurait du depuis longtemps être organisée par la francophonie, apparemment plus friande de sommets que de culture populaire) a drainé un public passionné, qui aurait pu être plus nombreux encore si les instances professionnelles de la culture, française et belge, lui avaient accordé davantage de publicité et un soutien plus actif. Comment expliquer que dans une ville comme Kinshasa, un artiste aussi doué que le « belgo congolais » Barly Baruti, qui combine la bande dessinée et la rumba, puisse se produire en concert devant un public aussi clairsemé alors que dans d’autres apparitions, il suscite les ovations ?
Une chose est certaine ; par leur initiative, les enseignants du Lycée français ont visé juste, démontrant que le Congo, le plus peuplé des pays francophones, a réellement faim de littérature et regorge de talents. Kinshasa attend déjà les rendez vous suivants !"
Colette Braeckman
Likambo té (pas de problème)
Deux liens que j'ai piqués à Bénoît donnent un aperçu des difficultés immenses de la RDC :
- le premier est le récit (assez incroyable) de la traversée en 4X4 du pays par un couple de Belges, depuis Lubumbashi jusqu'à Kinshasa. Cette traversée est réputée impossible, et apparemment, cette réputation est justifiée. Mais au-delà de la question routière, ce qui frappe le lecteur, en particulier dans la partie katangaise, c'est l'apparente corruption générale et systématique de tout un pays : les autorités ok, on s'en doutait, mais le moindre village reculé est atteint par le mal, ce qui donne une vision assez désagréable des Congolais. A titre personnel, j'ai du mal à adhérer à l'idée d'une population à ce point hostile(ma propre expérience et celle d'amis qui ont voyagé hors de Kinshasa la contredisent), mais c'est un point de vue qui dit sans doute quelque chose de la réalité de l'état d'esprit du pays.
- le deuxième est assez incroyable, il provient de Congo Siasa et c'est la synthèse élaborée par les cadres des FARDC (donc les officiers de terrain) sur les difficultés rencontrées par l'armée congolaise pendant la dernière guerre du Nord-Kivu. C'est édifiant, parce qu'il ne s'agit pas d'un rapport externe, qui serait gratuitement à charge, mais bien d'un document rédigé par les officiers congolais eux-mêmes.
Mais les choses changent, comme le rappelle régulièrement Colette Braeckman, et les crocodiles ne provoquent plus de catastrophes aériennes.
- le premier est le récit (assez incroyable) de la traversée en 4X4 du pays par un couple de Belges, depuis Lubumbashi jusqu'à Kinshasa. Cette traversée est réputée impossible, et apparemment, cette réputation est justifiée. Mais au-delà de la question routière, ce qui frappe le lecteur, en particulier dans la partie katangaise, c'est l'apparente corruption générale et systématique de tout un pays : les autorités ok, on s'en doutait, mais le moindre village reculé est atteint par le mal, ce qui donne une vision assez désagréable des Congolais. A titre personnel, j'ai du mal à adhérer à l'idée d'une population à ce point hostile(ma propre expérience et celle d'amis qui ont voyagé hors de Kinshasa la contredisent), mais c'est un point de vue qui dit sans doute quelque chose de la réalité de l'état d'esprit du pays.
- le deuxième est assez incroyable, il provient de Congo Siasa et c'est la synthèse élaborée par les cadres des FARDC (donc les officiers de terrain) sur les difficultés rencontrées par l'armée congolaise pendant la dernière guerre du Nord-Kivu. C'est édifiant, parce qu'il ne s'agit pas d'un rapport externe, qui serait gratuitement à charge, mais bien d'un document rédigé par les officiers congolais eux-mêmes.
Mais les choses changent, comme le rappelle régulièrement Colette Braeckman, et les crocodiles ne provoquent plus de catastrophes aériennes.
lundi 11 novembre 2013
Salon du livre de Kin (suite)
Il y a donc ce site qui montre plein de photos. C'était bien, c'était chouette, c'était rigolo.
Kanyar à Kin : Oiry, Tanquerelle, André Pangrani, Genvrin, Ouam |
Lieve Joris, Jean Rolin, Tirabosco, Stassen, Hippolyte |
JP Hirsch, Hippolyte, Mézigues, Tanquerelle, Rolin, Oiry |
Groupes rebelles de RDC
Le M23 défait, de qui les FARDC sont-elles maintenant supposées se débarrasser ? Eh bien, il y a le choix, comme le rappelle cet article de Radio Okapi.
"Une quarantaine de groupes armés sont actifs dans l’Est de la RDC, notamment en Province Orientale, au Katanga, dans les Nord et Sud Kivu et au Maniema.
Parmi eux, 5 groupes armés étrangers :
- les rebelles rwandais des FDLR divisés en 4 factions : Rude, Soki, Foca et Mandevu, repartis au Nord et Sud-Kivu et au nord du Maniema ;
- les rebelles ougandais de la LRA et des ADF Nalu, actifs en Province Orientale et au Nord-Kivu ;
- les rebelles burundais FRF (ex-FNL) dans la région d’Uvira ;
- les éleveurs étrangers Mbororo venus du Soudan.
Il faut ensuite compter une trentaine de groupes armés nationaux :
- les Raïa Mutomboki présents à Walikale (Nord-Kivu), dans plusieurs territoires du Sud-Kivu, notamment Kalehe, Shabunda et Mwenga, ainsi que dans la province du Maniema ;
- les Maï-Maï Kifuafua ;
- les Maï-Maï Sheka ;
- les Maï-Ma Nyatura ;
- les Maï-Maï Shetani ;
- les Maï-Maï de la Fontaine ;
- les Maï-Maï de Hilaire Kombi ;
- les Maï-Maï Vutura FODP ;
- la Force de défense des intérêts du peuple Congolais (FDIPC);
- les Nyatura FDDH, commandés par un certain colonel Kasongo Kalamo ;
- le Forces de défense congolaise (FDC) ;
- l’Alliance pour un Congo libre et souverain (ACPLS) de Janvier ;
- l’Union des patriotes congolais pour la Paix (UPCP) ;
- le Mouvement d’action pour le changement (MAC) ;
- les Maï-Maï Kirikicho ;
- les Maï-Maï Baleke Kashilogozi ;
- les Maï-Maï Mulumba, au bord du lac Tanganyika ;
- les Maï-Maï Simba ;
- les Maï-Maï Aoci
- les Maï-Maï Shabunda ;
- les Mudundu 40 ;
- les Maï-Maï Kapopo ;
- les Maï-Maï Nakiriba ;
- les Maï-Maï Mahoro ;
- les Maï-Maï Shikito ;
- les Maï-Maï Zabuloni ;
- les Maï-Maï Bédé ;
- le groupe des Patriotes résistants congolais (Pareco) ;
- le groupe Tawimbi.
Ces derniers groupes armés sont essentiellement actifs dans le Nord-Kivu.
En Ituri, on retrouve parmi les groupes armés :
- la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) de Cobra Matata ;
- les Maï-Maï Simba de Morgan.
Enfin, dans le Katanga, on peut notamment compter :
- les Maï-Maï de Mutanga, alias Gédéon ;
- les Bakata-Katanga."
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