samedi 12 février 2011

Irruption de sapeurs


Jeudi 10 février, c'est la date anniversaire de la mort Nyarkos, grand maître sapologue décédé en 1995, et l'occasion pour une partie des sapeurs brazzavillois et la quasi-totalité de ceux de Kinshasa de se retrouver au cimetière de la Gombe.
L'année dernière, j'avais vu la délégation brazzavilloise déambuler le long du boulevard du 30 juin, mais je ne m'étais (bêtement) pas arrêté pour les suivre au cimetière. Cette année, rendez-vous était pris à 13 heures, mais rendez-vous raté pour cause de pas de bagnole.
Et j'ai bien raté quelque chose selon les témoignages croisés d'Arnaud et Christelle : 300 sapeurs ont envahi le cimetière, pour une défilé hallucinant et confus, dans une ambiance électrique, avec des sapeurs en slip (de marque, bien sûr) sur les tombes adjacentes, des sapeurs qui tombent dans des trous, qui partagent des joints avec les quelques flics censés organiser tout ça, un sorcier qui en profite pour faire un peu de fétichisme, et Papa Griffe, impérial, qui coordonne tout ça.
Le soir, tout de même, au vernissage d'une expo photos au CCF, l'évènement se rappelle à nous, puisqu'une vingtaine de sapeurs rescapés du cimetière font irruption dans la salle, et défilent devant la petite assistance médusée et ravie.
Parmi eux, Papa Griffe, bien sûr, dans un costume qu'il a lui-même dessiné, mais aussi un illustre représentant du Congo d'en face, septante-deux ans, costume bleu et pipe au bec, et le petit-fils putatif de Nyarkos, costume bordeaux et démarche proche des silly walks des Monty Pythons.
La suite de la soirée se passera à l'espace Sadi.











C'est difficile d'expliquer l'effet produit par les sapeurs à Kinshasa : ils débarquent généralement dans un nganda d'un quartier défoncé de la cité (à Matonge, par exemple), défilent et posent de manière outrée, exhibent les étiquettes des marques les plus prestigieuses, clament le prix que ça a coûté ("Ca coûte cher" est la phrase qui revient le plus souvent), le comparent aux prix des maisons du quartier ("Trois parcelles à Ngiri Ngiri !"), se défient dans des battles burlesques, et repartent accompagnés par une petite foule qui les acclame.
Être sapeur dans une ville misérable comme Kinshasa, c'est faire un bras d'honneur radical et jouissif à la pauvreté qui n'en finit pas.

4 commentaires:

  1. T-shirt la redoute XXL rayé et col en V/ 100 pour 100 coton.
    JEAN les 3 suisses. taille 58.
    Ceinture en cuir "hells angels"/ franprix.
    Chaussette noire en nylon 45/ framprix
    Chaussure imitation converse 45/ NOire / Converse-casino.
    Caleçon fantaisie Snoopy / Toto-solde.
    Lunettes "inrock" Aflelou.

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  2. Je voudrais pas vous saper le moral les mecs, mais en sape, je vous bats tous à plate couture.

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  3. Monsieur Mandico, les liens vers vos images sont toujours invalides, veuillez suivre notre stage "l'informatique à la portée de tous". Merci.

    Jeannine.

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