vendredi 31 décembre 2010
deux mille onze
Alors, j'ai envoyé cette carte de voeux (sublimement dessinée par La Crainte soi-même, mais je ne vois pas du tout qui il a essayé de représenter) à tout plein de gens, et j'ai reçu en réponse tout plein de messages de non-distribution pour cause de spam (en particulier de la part de free).
Tant pis, il faudra venir ici pour l'admirer.
Bonana tout' domoune.
Là-bas si j'y suis
Daniel Mermet et Guiv Anquetil ont proposé, du 9 au 17 décembre, une série d'émissions consacrées au Congo, ou plus exactement à l'Est du pays. Ca s'appelle "Congo, Kivu, Katanga, ce magnifique gâteau africain" et on peut les réécouter ici.
Les deux premières émissions reviennent sur la guerre dans les Kivu, et sur son origine rwandaise. La troisième émission est un entretien avec André Guichaoua (spécialiste du Rwanda).
On peut considérer que les propos tenus par Mermet et Guichaoua sont discutables, puisqu'il s'agit pour les deux hommes de souligner la responsabilité du FPR de Paul Kagame dans les deux guerres du Congo - ce qui est indubitable mais un peu court, car les responsabilités sont nombreuses et complexes : l'état du Zaïre de Mobutu a largement permis au chaos de s'installer, et à peu près tous les voisins du géant africain portent la responsabilité du conflit, de l'Ouganda (au premier chef) à l'Angola, en passant par la Namibie, le Zimbabwe, le Tchad... Et je ne parle pas des immenses intérêts économiques des grands groupes industriels occidentaux, ni de la rivalité franco-américaine qui n'a pas arrangé les choses.
Bref, si Kagame n'est pas un modèle de dirigeant démocratique - mais Mobutu ou Museveni l'étaient-ils ? - on peut trouver étrange de lui faire porter seul la responsabilité des maux du Congo (ce qui exonère étrangement les groupes interahamwe, futurs FDLR, principaux coupables des atrocités commises)*.
Les émissions 4, 5 et 6 portent sur la situation actuelle et traitent des creuseurs, des viols de femmes à Walikale, du coltan, de la cassérite et de Goma.
Enfin, la sixième émission - la "musicale" - est plus légère, mais pas moins intéressante, et parle des tchukudus de Goma et de musiciens de la Gecamines à Lubumbashi.
Dans tous les cas, c'est une série passionnante à écouter, et je remercie Guy Delisle de me l'avoir signalée.
* je dis ça rapidement : la guerre du Congo est évidemment très compliquée, et je suis incapable d'y voir clair. Il faut ajouter que comme pour le génocide rwandais, les gens qui en parlent sont souvent de parti-pris et qu'il est difficile de se fixer définitivement.
On peut consulter le fameux "mapping", rapport de l'ONU sur les violences en RDC, en le téléchargeant ici.
jeudi 30 décembre 2010
Soutenance
lundi 20 décembre 2010
Vingt décembre
Lislet Geoffroy (1755 - 1836), fils d'un homme des Lumières et d'une princesse du Sénégal, est le premier grand savant de l'île Bourbon. Il n'a jamais été esclave, mais il était fils d'esclave. Il a été aussi le premier "noir" membre de l'Académie des Sciences de Paris (où il ne mit jamais les pieds).
Lislet avait deux ans de moins qu'Evariste de Parny, se sont-ils rencontrés ? Lislet connaissait-il ces phrases d'Evariste (dans une lettre à Bertin de 1775) :
"Je ne saurais me plaire dans un pays où mes regards ne peuvent tomber que sur le spectacle de la servitude, où le bruit des fouets et des chaînes étourdit mon oreille et retentit dans mon coeur. Je ne vois que des tyrans et des esclaves, je ne vois pas mon semblable. On troque tous les jours un homme contre un cheval : il est impossible que je m'accoutume à une bizarrerie si révoltante."
Voilà donc mes deux héros des Lumières de l'île Bourbon* : le noir, scientifique, rationnel, fils d'esclave, qu'on imagine sérieux et posé, et le blanc, littéraire, fantasque, fils d'esclavagiste, qu'on imagine drôle et agité. Tous deux ont pleinement adhéré aux philosophes de leur siècle, tous deux ont été reconnus par les institutions de leur temps (l'Académie des Sciences pour Lislet, l'Académie française pour Evariste), et tous deux sont morts hors de leur île où, pourtant, ils souhaitaient revenir.
(et tous deux sont assez laids dans les portraits qui les représentent.)
*hé, ça ferait un super titre de bouquin !
jeudi 16 décembre 2010
Tout Puissant
Le match du siècle, c'est samedi à 18 heures : Tout Puissant Mazembe de Lubumbashi, RDC, affronte Inter de Milan, Italie, en finale du Mondial des clubs.
Je me fiche du foot comme de ma première primus, mais, bon sang, que les corbeaux noirs et blancs du Katanga puissent vaincre les macaronis milliardaires, et je serai comme tout le Congo : en l'air !
Mazembe buma ye !
jeudi 9 décembre 2010
Washiba !
Hier soir, à la Halle de la Gombe, très bon concert des Washiba, les "hurleurs-amuseurs" kasaïens de Kinshasa.
Une grosse demi-douzaine de musiciens et chanteurs, tous perruqués et grimés, qui ont mis une ambiance électrique avec leur Mutuashi RNB, mélange détonnant et rigolard de funk james brownien, de folk du Kasaï et de reprises improbables (dont du Michael Jackson en tchilouba).
Malheureusement, j'avais oublié mon appareil photo.
Sinon, j'ai discuté avec Sandrine Bonnaire aujourd'hui (mais toujours sans appareil).
Et Hobopok fait un compte-rendu du festival de la bd africaine organisé à Paris par Christophe Cassiau. C'est sur son blog.
mercredi 8 décembre 2010
Sapologie
Duel de sapeurs, samedi soir, à Matonge, autour de l'honorable Papa Griffe.
Comme il avait plu, les sapeurs arrivent en petit nombre, soit une demi-douzaine de personnes élégantes sur la vingtaine initialement prévue : c'est que le sapeur ne tient pas spécialement à crotter ses habits, dont chaque élément vaut "deux à trois parcelles à Kinshasa" (m'explique l'un d'eux).
Papa Griffe commence la soirée par un long discours, dont il ressort 1. qu'il est le descendant direct du roi Salomon, 2. que l'acronyme SAPE devrait signifier Société des Artistes et Personnes Elégantes (au lieu de Société des Ambianceurs et Personnes Elégantes) et 3. qu'il a écrit à ce sujet un livre d'une vingtaine de chapitres qui attend toujours son éditeur.
La soirée Sape se déroule ensuite en deux temps : d'abord l'arrivée-défilé des sapeurs, durant laquelle chaque protagoniste a à coeur d'adopter une démarche à la fois étrange et spectaculaire, puis le duel à proprement parler, durant lequel on doit provoquer l'adversaire et tâcher de l'humilier en abordant des marques (donc des étiquettes) bien plus prestigieuses que lui.
A la fin, on va Place des Jouisseurs pour boire des Primus et manger des brochettes grillées.
Comme il avait plu, les sapeurs arrivent en petit nombre, soit une demi-douzaine de personnes élégantes sur la vingtaine initialement prévue : c'est que le sapeur ne tient pas spécialement à crotter ses habits, dont chaque élément vaut "deux à trois parcelles à Kinshasa" (m'explique l'un d'eux).
Papa Griffe commence la soirée par un long discours, dont il ressort 1. qu'il est le descendant direct du roi Salomon, 2. que l'acronyme SAPE devrait signifier Société des Artistes et Personnes Elégantes (au lieu de Société des Ambianceurs et Personnes Elégantes) et 3. qu'il a écrit à ce sujet un livre d'une vingtaine de chapitres qui attend toujours son éditeur.
La soirée Sape se déroule ensuite en deux temps : d'abord l'arrivée-défilé des sapeurs, durant laquelle chaque protagoniste a à coeur d'adopter une démarche à la fois étrange et spectaculaire, puis le duel à proprement parler, durant lequel on doit provoquer l'adversaire et tâcher de l'humilier en abordant des marques (donc des étiquettes) bien plus prestigieuses que lui.
A la fin, on va Place des Jouisseurs pour boire des Primus et manger des brochettes grillées.
samedi 4 décembre 2010
Légendes juives et chrétiennes
Hier, je lisais le blog de Joann Sfar qui se plaignait de ne pas trouver de littérature pour enfants athées.
Ca m'a rappelé, avec émotion, mes grands-parents et ma tante, tous trois grands laïcards devant l'éternel (si j'ose dire).
Quand je me suis marié, la grande frayeur de ma grand-mère était que je le fasse à l'église. Elle m'avait pris à part, un soir, et m'avait dit d'une voix serrée que "dans la famille, on ne va pas à l'église, tu sais." Evidemment que je le savais, et il y avait bien longtemps que je m'étais juré de ne plus* foutre les pieds dans une église sinon pour y admirer les vitraux. N'empêche, ça m'avait touché qu'une vieille dame, prof de lettres et d'histoire retraitée de l'école laïque, fille de hussard noir de la République, s'émeuve de la possibilité que son petit-fils puisse trahir cet héritage là.
C'est dans le même esprit que quelques années plus tard, à la naissance de mon fils, ma tante m'offrit "Légendes juives et chrétiennes" d'une certaine Jacqueline Marchand. Et, cher Joann, je ne peux que te conseiller vivement cet ouvrage, qui ravira sans doute tes enfants sans en faire des têtards de bénitier.
Le Centre d'Action Laïque de l'Université Libre de Bruxelles en fait la présentation suivante : "Les principaux épisodes de l'Ancien et du Nouveau Testament y sont repris et commentés avec une scrupuleuse attention critique.(...) Cette lecture profane des Écritures, proposée aux jeunes comme aux moins jeunes, respecte à la fois les impératifs de la recherche scientifique en histoire des religions, la signification des textes sacrés et les opinions, extrêmement diverses, des lecteurs."
*pour mon malheur, j'avais eu l'occasion d'assister à différents offices religieux - mariages, enterrements, baptêmes - et j'en ai gardé un souvenir terrible.
Ca m'a rappelé, avec émotion, mes grands-parents et ma tante, tous trois grands laïcards devant l'éternel (si j'ose dire).
Quand je me suis marié, la grande frayeur de ma grand-mère était que je le fasse à l'église. Elle m'avait pris à part, un soir, et m'avait dit d'une voix serrée que "dans la famille, on ne va pas à l'église, tu sais." Evidemment que je le savais, et il y avait bien longtemps que je m'étais juré de ne plus* foutre les pieds dans une église sinon pour y admirer les vitraux. N'empêche, ça m'avait touché qu'une vieille dame, prof de lettres et d'histoire retraitée de l'école laïque, fille de hussard noir de la République, s'émeuve de la possibilité que son petit-fils puisse trahir cet héritage là.
C'est dans le même esprit que quelques années plus tard, à la naissance de mon fils, ma tante m'offrit "Légendes juives et chrétiennes" d'une certaine Jacqueline Marchand. Et, cher Joann, je ne peux que te conseiller vivement cet ouvrage, qui ravira sans doute tes enfants sans en faire des têtards de bénitier.
Le Centre d'Action Laïque de l'Université Libre de Bruxelles en fait la présentation suivante : "Les principaux épisodes de l'Ancien et du Nouveau Testament y sont repris et commentés avec une scrupuleuse attention critique.(...) Cette lecture profane des Écritures, proposée aux jeunes comme aux moins jeunes, respecte à la fois les impératifs de la recherche scientifique en histoire des religions, la signification des textes sacrés et les opinions, extrêmement diverses, des lecteurs."
*pour mon malheur, j'avais eu l'occasion d'assister à différents offices religieux - mariages, enterrements, baptêmes - et j'en ai gardé un souvenir terrible.
lundi 29 novembre 2010
Afrobeat
Dieu n'existe pas, et Walid est son prophète
Walid est un discret garçon-coiffeur de Cisjordanie qui abreuvait des sites internet de messages athées, et apparemment assez drôles.
Il a été arrêté par la police palestinienne et croupit actuellement en prison.
Walid, je ne connais de toi que cet article du Monde, mais dis-toi que du fin fond de l'Afrique, je te soutiens de tout mon coeur.
Ecrasons l'infâme, hein.
dimanche 28 novembre 2010
Une Vie sans Barjot
Oui, on dirait que c'est le même titre que le précédent message posté, mais non, regardez bien, j'ai changé le déterminant. Parce qu'après réflexion, je trouve que "Une vie sans Barjot", ça sonne mieux que "La vie sans Barjot".
Bref, voilà le projet de couv'. J'espère qu'elle sera effectivement retenue, parce qu'elle me botte bien (à propos de botte, le personnage semble avoir une chaussette au pied gauche, mais c'est juste parce que Oiry n'a pas fini son ébauche : il s'est arrêté à la chaussette, et n'a pas eu le temps de dessiner la godasse). (et puis le titre n'a pas encore été changé)
Bref, voilà le projet de couv'. J'espère qu'elle sera effectivement retenue, parce qu'elle me botte bien (à propos de botte, le personnage semble avoir une chaussette au pied gauche, mais c'est juste parce que Oiry n'a pas fini son ébauche : il s'est arrêté à la chaussette, et n'a pas eu le temps de dessiner la godasse). (et puis le titre n'a pas encore été changé)
mercredi 24 novembre 2010
La Vie sans Barjot
Quand j'ai commencé cet album, je vivais encore à Luanda.
"La Vie sans Barjot", dessiné par Stéphane Oiry et édité par Futuropolis, devrait sortir en librairie en mars 2011.
Ce n'est pas la suite de "Pauline (et les loups-garous)" (célèbre four commercial d'il y a deux ans, mais que je considère - tout seul, malheureusement - comme l'une de mes bd les plus réussies), mais c'est un peu dans le même ordre d'idée. Ensuite, nous tâcherons de faire un troisième bouquin dans cette veine, qui s'intitule très temporairement "La Lauréate".
Parfois, le titre arrive tout de suite, et ça parait une évidence. D'autres fois, on galère à n'en plus finir pour trouver quelque chose qui sonne et qui rende à peu près compte de l'histoire.
"La Vie sans Barjot" s'intitulait au départ "Teenage Kicks", comme la chanson des Undertones. C'était un titre problématique, parce qu'évidemment hyper référencé, et en anglais - je n'ai pas envie de donner un titre anglais à un de mes bouquins.
D'ailleurs, j'avais demandé son avis à mon ami La Crainte, qui est souvent un critique avisé. "C'est de la merde, ton titre" avait -il assez rapidement conclu.
D'autres titres me sont venus : "Last Night Party", "La tête en arrière", "Bluette", "Sur les murs". "De la merde, de la merde, de la merde" m'a dit La Crainte.
Nous nous sommes définitivement fixés hier soir, avec Stéphane et notre éditeur, Sébastien, pour "La Vie sans Barjot", et j'ai oublié de demander son avis à La Crainte.
"La Vie sans Barjot", dessiné par Stéphane Oiry et édité par Futuropolis, devrait sortir en librairie en mars 2011.
Ce n'est pas la suite de "Pauline (et les loups-garous)" (célèbre four commercial d'il y a deux ans, mais que je considère - tout seul, malheureusement - comme l'une de mes bd les plus réussies), mais c'est un peu dans le même ordre d'idée. Ensuite, nous tâcherons de faire un troisième bouquin dans cette veine, qui s'intitule très temporairement "La Lauréate".
Parfois, le titre arrive tout de suite, et ça parait une évidence. D'autres fois, on galère à n'en plus finir pour trouver quelque chose qui sonne et qui rende à peu près compte de l'histoire.
"La Vie sans Barjot" s'intitulait au départ "Teenage Kicks", comme la chanson des Undertones. C'était un titre problématique, parce qu'évidemment hyper référencé, et en anglais - je n'ai pas envie de donner un titre anglais à un de mes bouquins.
D'ailleurs, j'avais demandé son avis à mon ami La Crainte, qui est souvent un critique avisé. "C'est de la merde, ton titre" avait -il assez rapidement conclu.
D'autres titres me sont venus : "Last Night Party", "La tête en arrière", "Bluette", "Sur les murs". "De la merde, de la merde, de la merde" m'a dit La Crainte.
Nous nous sommes définitivement fixés hier soir, avec Stéphane et notre éditeur, Sébastien, pour "La Vie sans Barjot", et j'ai oublié de demander son avis à La Crainte.
dimanche 21 novembre 2010
Les guitares de Jupiter
Samedi 20 novembre, commune de Lemba.
Arnaud 2bal m'a emmené chez Jupiter, et ensemble nous allons acheter les fameuses guitares artisanales de Maître Socklo. Comme nous ne lui avons rien indiqué, il les a peintes en bleu.
Ensuite, Jupiter nous montre l'hôtel Univers, qui a donné son nom à l'album qu'il sort au printemps, puis nous allons chez le "chimiste" qui nous vend à chacun une bouteille de liqueur Mani Kongo, dont l'étiquette précise qu'il s'agit d'une "liqueur naturelle tropicale, mise au point, distillée et conditionnée par des chimistes", "A base d'extraits végétaux", "Qualité et excellence", et qui sert, normalement, pour les transes, quoique l'étiquette indique d'autres usages aussi : "Apéritif, Aphrodisiaque, Curatif". Je dois dire que je regarde la bouteille avec un peu d'appréhension...
Plus tard, pas loin de Lemba Terminus, nous buvons quelques bières, en compagnie de Jupiter, Okwess, et un étonnant sculpteur - dont malheureusement je ne me souviens plus le nom -, bavard et drôle, qui raconte qu'à la suite de la mort de son frère, le voilà propulsé chef coutumier de son village, quelque part au Katanga, au bord du lac Tanganyika (avec un "i" au milieu), et que cette nouveauté ne l'enchante guère, car il faudra quitter Kinshasa, et abandonner sa folle liberté d'artiste pour une charge traditionnelle dont il n'est pas sûr de vouloir.
Je ne sais pas du tout jouer de la guitare, mais je suis à peu près sûr que grâce à la liqueur Mani Kongo, je vais grave kiffer les sons qui sortiront de la guitare bleue de Maître Socklo.
Arnaud 2bal m'a emmené chez Jupiter, et ensemble nous allons acheter les fameuses guitares artisanales de Maître Socklo. Comme nous ne lui avons rien indiqué, il les a peintes en bleu.
Ensuite, Jupiter nous montre l'hôtel Univers, qui a donné son nom à l'album qu'il sort au printemps, puis nous allons chez le "chimiste" qui nous vend à chacun une bouteille de liqueur Mani Kongo, dont l'étiquette précise qu'il s'agit d'une "liqueur naturelle tropicale, mise au point, distillée et conditionnée par des chimistes", "A base d'extraits végétaux", "Qualité et excellence", et qui sert, normalement, pour les transes, quoique l'étiquette indique d'autres usages aussi : "Apéritif, Aphrodisiaque, Curatif". Je dois dire que je regarde la bouteille avec un peu d'appréhension...
Plus tard, pas loin de Lemba Terminus, nous buvons quelques bières, en compagnie de Jupiter, Okwess, et un étonnant sculpteur - dont malheureusement je ne me souviens plus le nom -, bavard et drôle, qui raconte qu'à la suite de la mort de son frère, le voilà propulsé chef coutumier de son village, quelque part au Katanga, au bord du lac Tanganyika (avec un "i" au milieu), et que cette nouveauté ne l'enchante guère, car il faudra quitter Kinshasa, et abandonner sa folle liberté d'artiste pour une charge traditionnelle dont il n'est pas sûr de vouloir.
Je ne sais pas du tout jouer de la guitare, mais je suis à peu près sûr que grâce à la liqueur Mani Kongo, je vais grave kiffer les sons qui sortiront de la guitare bleue de Maître Socklo.
samedi 20 novembre 2010
A Goma
Le volcan Nyiragongo domine Goma, et on dirait le Fujiyama (que je n'ai jamais vu, c'est dire la pertinence de la comparaison).
Comme nous arrivons le dimanche après-midi, les rues sont désertes - et elles sont sales et défoncées. Alors on dirait une ville de western, une ville-champignon (ce qu'elle est effectivement), et aussi une ville fantôme.
Je prends trois ou quatre photos, et le flic du coin me houspille, comme quoi il est strictement interdit de prendre des photos comme ça et est-ce que j'ai l'autorisation, et est-ce que lui en France il viendrait prendre des photos comme ça, et c'est la richesse du Congo que je vole, parce que je vais sûrement revendre à prix d'or mes photos de la belle ville de Goma, et d'ailleurs il fait bien soif, là.
Nous buvons donc une bière avec lui dans un nganda du coin, en regardant à la télé le Tout-Puissant Mazembe de Lubumbashi foutre une déculottée à l'Espérance de Tunis.
La nuit, le sommet du Nyiragongo rougeoie.
Le lendemain, Goma grouille de monde, parce que c'est lundi.
Et nous prenons l'avion de la CAA pour Kinshasa : 2 heures de vol, cette fois, et sans escale.
Comme nous arrivons le dimanche après-midi, les rues sont désertes - et elles sont sales et défoncées. Alors on dirait une ville de western, une ville-champignon (ce qu'elle est effectivement), et aussi une ville fantôme.
Je prends trois ou quatre photos, et le flic du coin me houspille, comme quoi il est strictement interdit de prendre des photos comme ça et est-ce que j'ai l'autorisation, et est-ce que lui en France il viendrait prendre des photos comme ça, et c'est la richesse du Congo que je vole, parce que je vais sûrement revendre à prix d'or mes photos de la belle ville de Goma, et d'ailleurs il fait bien soif, là.
Nous buvons donc une bière avec lui dans un nganda du coin, en regardant à la télé le Tout-Puissant Mazembe de Lubumbashi foutre une déculottée à l'Espérance de Tunis.
La nuit, le sommet du Nyiragongo rougeoie.
Le lendemain, Goma grouille de monde, parce que c'est lundi.
Et nous prenons l'avion de la CAA pour Kinshasa : 2 heures de vol, cette fois, et sans escale.
Sur le lac Kivu
On a le choix pour relier Bukavu à Goma en bateau : soit le canot rapide (2h 30 de traversée), soit le grand bateau (8 heures).
On aimerait bien prendre l'un de ces grands bateaux qui prennent le temps de remonter le lac, qui s'arrêtent sur l'île Idjwi, qui ont 3 classes de passagers, mais voilà, nous sommes des gens pressés, parce qu'il n'y aura que deux jours à Goma, alors nous optons pour le Marinette Express.
Mais c'est bien aussi, le canot file entre les deux rives, entre Rwanda et Congo, et comme j'ai baratiné le capitaine, j'ai, seul, le droit de me fiche sur la proue, où je fume une clope, sirote une sucrée, en regardant les pirogues, les collines, l'eau... (vers la fin, Hippo découvre ma planque et vient me rejoindre).
On aimerait bien prendre l'un de ces grands bateaux qui prennent le temps de remonter le lac, qui s'arrêtent sur l'île Idjwi, qui ont 3 classes de passagers, mais voilà, nous sommes des gens pressés, parce qu'il n'y aura que deux jours à Goma, alors nous optons pour le Marinette Express.
Mais c'est bien aussi, le canot file entre les deux rives, entre Rwanda et Congo, et comme j'ai baratiné le capitaine, j'ai, seul, le droit de me fiche sur la proue, où je fume une clope, sirote une sucrée, en regardant les pirogues, les collines, l'eau... (vers la fin, Hippo découvre ma planque et vient me rejoindre).