jeudi 22 octobre 2009

Le fleuve impassible

Au Yacht club de Kinshasa (désuet, déclassé, très beau), on prend un petit hors-bord, et on s'éloigne du rivage kinois : c'est plein de bateaux en bois, immobiles à jamais, vieilles baleinières qui servent d'habitats flottants, voire de magasins pour les denrées venues du fleuve.
Comme on remonte vers l'amont, le fleuve s'élargit de manière fantastique, pour devenir le Pool Malebo. A gauche, les immeubles de Kinshasa, à droite Brazzaville et son unique tour Elf.

On croise des pirogues qui transportent du sable ou des poissons ou je ne sais quoi encore, et aussi deux énormes barges collées l'une à l'autre, et qui se dirigent vers Kisangani, qu'elles atteindront peut-être dans un mois, si tout va bien. Comme il n'y a plus de route pour l'Equateur, ni chemin de fer, le fleuve est la seule voie de communication si on veut, par exemple, y livrer des voitures. Les passgers se sont installés des toiles de tente, des cuisines de fortune, et ils vivront comme ça, le temps de la remontée du fleuve.
Ensuite, le hors-bord nous dépose sur une île sableuse, et on reste là, la journée entière, au milieu d'un fleuve large comme un lac, entre deux Congo, le ciel immense au-dessus, comme suspendus hors du temps, et alors on boit des Primus et c'est incroyablement chouette.

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