samedi 29 octobre 2011

Au coeur de ce pays



Alors, je me balade dans les rues boueuses, je vais voir l'ONATRA et je discute avec les mamans qui se préparent à la longue descente du fleuve en barge, et j'admire les grues qui ne déchargent plus grand chose. D'ailleurs, la majeure partie du port fluvial est occupée par les bureaux de la MONUSCo.









Je traverse le fleuve pour visiter une gare de la SNCC qui n'est pas abandonnée malgré les apparences (visite encadrée par un improbable "directeur du marketing" et un tout autant improbable "commissaire de la police ferroviaire") : ici, parfois, un train de voyageurs part pour les villages, un autre transporte des grumes qu'on chargera sur les barges.









Le soir, avec Romain, nous essayons les trois restaurants européens de la ville dont le Palm Beach, rêvant sans doute d'une ambiance californienne sous l'Equateur, et c'est la déprime totale au bord d'une piscine verte, dans un restaurant absolument désert (mais la Primus et la bouffe sont bonnes).

Un autre soir, nous décidons d'aller au Sun City, mais les motos-taxis s'égarent dans de lointains faubourgs boueux et nous amènent dans un dancing racaille de la ville (qui ne manque pas de charme, évidemment), où des couples dansent langoureusement, tandis qu'à l'extérieur, des jeunes, surexcités - et visiblement pris de boisson -, font des rodéos en mobylette dans la gadoue de l'"avenue".
Enfin, nous découvrons "l'Espace Primus", autre dancing, de centre-ville celui-là, où ça danse le Ndombolo comme à Kin.



Romain vient de prendre son poste à l'Afraco (l'Alliance français de Kisangani, où je viens donner mes cours), et c'est un beau bâtiment, ancien centre culturel, avec une bibliothèque vieillissante mais fournie et une salle de spectacle très jolie (et désuète) où nous assistons à un grand concert de rap (soit les 50 rappeurs de la ville qui se retrouvent, avec leur casquette à l'envers tout comme il faut, pour crier leur révolte - et faire un peu de ndombolo aussi, parce que c'est le Congo quand même).



Dans l'avion russe de la MONUSCo, il y a des soldats uruguayens, bengalis et sud-africains, des personnels de l'ONU, ou d'ONG qui parlent exclusivement anglais, et quelques Congolais évidemment, qui sont les seuls avec qui je peux blaguer. Tout est bien organisé, la soldatesque se met ensemble, les internationaux parlent anglais entre eux, et les quelques Congolais et l'unique Français se regroupent au fond de l'appareil pour faire des commentaires ironiques en français.
On survole la forêt, le fleuve, c'est à couper le souffle, et on fait escale à Mbandaka : c'est là que je voudrais aller la prochaine fois.

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