mercredi 31 août 2011
La Sirène du Mississipi
Film intime et géographique.
La première demi-heure se déroule exclusivement à la Réunion - c'est ce qui a motivé mon revisionnage : Saint-Denis, Sainte-Anne, Le Port, la route du littoral de 1969 (le tout avec des bruits de jungle congolaise) - puis le film se transporte en France, à Marseille, Antibes, Aix-en-Provence, Lyon, et enfin à la frontière suisse. Mais dans cette histoire centrée exclusivement sur ses deux personnages principaux, le monde évoqué est paradoxalement vaste : Nouméa d'où la vraie Julie Roussel est originaire, Djibouti où l'on retrouve son cadavre (par une bizarrerie scénaristique), Paris, sans cesse évoqué, jamais visité, et le Mississipi (avec un seul p), qui n'est pas un fleuve américain mais un navire faisant la liaison Nouméa-Saint-Denis. Parce que comme dans Tintin, on voyage beaucoup, en voiture, en bateau, en avion, en aéroglisseur, et des cartes géographiques (au moins deux fois) apparaissent à l'écran pour signifier les déplacements ou pour présenter les lieux - en l'occurence la Réunion et d'ailleurs le film, après un générique sur les petites annonces, débute comme un documentaire touristique sur l'île.
La Sirène est un film mal aimé de Truffaut, à tort à mon avis. Il fonctionne comme une sorte de roman de moeurs du XVIIIeme siècle, sur une histoire d'amour destructrice (Manon Lescaut n'est pas loin) mais se déplace dans une géographie ouverte et exotique (et c'est Paul et Virginie, cette fois).
Votre grille de lecture du film de François est truffée de poncifs niais cher ami.
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