L'autre jour, sur Facebook, je découvre un message d'un ami (au sens FB du terme) qui s'indignait de la composition du conseil municipal des jeunes de la ville de Saint-Denis.
Il expliquait ainsi la chose qu'il avait effectué une recherche pour montrer à sa fille ce que c'était qu'un conseil municipal des jeunes. Or, à sa grande surprise, la liste des noms des jeunes élus ne lui semblait guère représenter la diversité des origines de la population dionysienne.
Effectivement, en allant moi-même vérifier la liste sur le site de la ville, je découvrais une majorité de noms zarabs et zoreils, un seul nom malbar, aucun chinois, aucun Grondin-Payet-Hoarau (on y trouve par exemple des La Salle, Souprayen, Dumbia, Abba-Sanny, Youssef...).
Mon ami s'étonnait de cette surreprésentation des populations zarabs et zoreils et se demandait s'il n'y avait pas là un petit problème démocratique et culturel (je ne sais plus s'il disait les choses en ces termes mais l'idée est là). Je dois avouer que moi-même, dans un premier temps, j'ai été troublé, et qu'un vieux fond pas très joli de racisme ordinaire réunionnais s'est agité en moi (la main-mise de la ville de Saint-Denis par les zarabs, les zoreils arrogants qui monopolisent tous les pouvoirs y compris chez les jeunes, ce genre de pensées un peu rances, vous voyez).
Dans un premier temps seulement, parce que dans un deuxième temps, j'ai eu une sorte de soupçon et j'ai vérifié un truc : certes, ces jeunes gens avaient bien tous des patronymes "musulmans" ou zoreils, mais vous savez pourquoi ? Parce qu'il s'agissait du conseil municipal des jeunes de Saint-Denis en Seine-Saint-Denis.
Mon ami FB a retiré son message après que je lui en ai fait la remarque, et je suis resté, quant à moi, avec ce goût un peu dégueulasse de crispation identitaire réunionnaise dans la bouche.
Ça m'a fait rire, tiens :-) En tous les cas, c'est une bonne leçon de journalisme.
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