Carthage, une chronologie personnelle

1969 : Je nais à Carthage, en Tunisie (ma soeur, elle, est née à Bizerte, ce qui est quand même beaucoup moins classe, comme je me plais à lui répéter). C'est le centenaire de l'Education sentimentale, ma mère me donne comme deuxième prénom Frédéric. Flaubert inspire beaucoup ma mère cette année-là. J'aurais préféré toutefois avoir Matho comme deuxième prénom.
1984 : Je découvre deux albums de Druillet : Carthage et Salammbô. Je ne comprends pas tout, mais je suis en plein trip Métal Hurlant, et les explosions graphiques de Druillet me ravissent.
1985 : Je fais un voyage familial en Tunisie (que j'avais quittée à l'âge de deux ans). Je passe une journée sur le site archéologique de Carthage, tout seul, en espérant un signe de l'Histoire, de Tanit, de Baal, d'Hannibal. Personne ne se manifeste clairement, mais je ramasse par terre un bout de poterie que je déclare illico punique et que je ne perdrai que des années plus tard.
1986 : (ou peut-être avant, je ne sais plus), je dévore dans Métal, puis en album La Comète de Carthage d'Yves Chaland, qui reste une de mes bd préférées de tous les temps.
1988 : Je me décide enfin à lire le roman de Flaubert. Je possède le bouquin depuis longtemps, c'est ma grand-mère qui me l'a offert quand j'étais collégien. Ma grand-mère était prof de Lettres, et comme ma mère, une flaubertienne convaincue. Je finis le roman et deviens à mon tour flaubertien.
1989 : Quoique paralysé par Flaubert, Chaland et Druillet, je rêve d'un jour faire une histoire qui se passe à Carthage (mais m'en sens absolument incapable).
2011 : Je signe avec Tanquerelle un contrat chez Dargaud pour un double album se passant à Carthage. Je décide d'oublier Flaubert, Druillet et Chaland, et que mon truc sera couillon, comme ça on ne comparera pas.
2013 : Sortie du tome 1 des Voleurs de Carthage, intitulé "Le Serment du Tophet". Achète-le.