Le sms d'Arnaud 2bal disait : "Ce soir 20h espace Béjarts à Bandal, concert assez novateur car les musiciens sont proches d'une fusion entre hard rock, punk et hip hop, le tout en lingala, les gars sont plein d'énergie, entrée 2000 fc"
Je me suis souvenu de Vincent G., il y a trois ans, quand nous arrivions tout juste à Kin, qui me disait "J'aimerais voir s'il y a des groupes de rock en RDC".
Il y en a un, je l'ai vu ce soir, il s'appelle Kinshasound, et ce sont les pires dingos que j'ai vus depuis Motörhead en 1988 à l'agora d'Evry.
Pourtant, tout avait mal commencé. Lorsque nous sommes arrivés, en fait de concert punk congolais, il y avait, à l'espace Les Béjarts de Bandal, une sorte de défilé de mode pourri qui n'en finissait pas. Puis, les mecs de Kinshasound sont montés sur scène, un guitariste (guitare rose), un mec aux djembés, un batteur et un bassiste. Long morceau introductif, entre pop sage et reggae un peu chiant. Puis deuxième morceau introductif du même tonneau. L'ensemble de la troupe avec laquelle j'étais, décide de lever le camp. Arnaud, un peu désappointé, me dit "Je te jure que ça va péter du feu de dieu". Mais rien à faire, on dégage tous.
Une petite heure plus tard, pris de remords, je décide de revenir tout seul aux Béjarts.
Les portes de l'Enfer m'attendaient.
Je ne sais pas comment raconter ça.
Dans la minuscule cour en terre des Béjarts, devant un petit public constitué de semi-shégués et kulunas, les mecs de Kinshasound (les mêmes que précédemment plus trois chanteurs complètement allumés dans des tenues improbables) étaient tout simplement en train d'invoquer les démons des 8 cercles les plus reculés de l'Enfer. La guitare crachait une rythmique stoner qui venait du fin fond des abysses, basse et batterie martelaient une transe vaudou, et les trois chanteurs hurlaient comme des possédés tout en se vautrant par terre. L'apocalypse au Congo, la fin du monde, l'Armageddon.
Au milieu des hurlements, des larsens, de la bouillie sonore, l'ex joueur de djembé a allumé un carton, et a jeté l'objet enflammé dans le public, mettant illico le feu à la scène, puis les membres du groupe ont détruit l'avant-scène faite de cageots et de planches de bois, se sont roulés par terre, ont grimpé aux murs, se sont jetés par terre.
Deux chansons, 30 minutes de transe punk chamanique, du rock à l'énergie la plus pure (et la plus improbable) du monde !
Kinshasa is punk ! et à sa manière encore, c'est à dire dix fois plus effrayante que tout ce que vous avez pu voir.
Après cette transe apocalyptique, le groupe a fini par du ndombolo (tout en continuant à hurler) comme si de rien n'était.
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2 commentaires:
Putain ça fait rêver. Comment on dit No future en lingala ? Lobi ekosimba te ?
boys boys boys... oy oy oy.
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