"Découverte en ce mois de septembre, en territoire d’Opala, district de la Tshopo (Province Orientale), la nouvelle espèce de singe, surnommée “Lesula” est menacée d’extinction, selon des scientifiques congolais." (Radio Okapi)
On peut lire d'autres articles sur cette découverte ici et là.
Bienvenue au Lesula et à sa tronche particulièrement réjouissante !
dimanche 16 septembre 2012
dimanche 2 septembre 2012
Kinshasa is PUNK !
Le sms d'Arnaud 2bal disait : "Ce soir 20h espace Béjarts à Bandal, concert assez novateur car les musiciens sont proches d'une fusion entre hard rock, punk et hip hop, le tout en lingala, les gars sont plein d'énergie, entrée 2000 fc"
Je me suis souvenu de Vincent G., il y a trois ans, quand nous arrivions tout juste à Kin, qui me disait "J'aimerais voir s'il y a des groupes de rock en RDC".
Il y en a un, je l'ai vu ce soir, il s'appelle Kinshasound, et ce sont les pires dingos que j'ai vus depuis Motörhead en 1988 à l'agora d'Evry.
Pourtant, tout avait mal commencé. Lorsque nous sommes arrivés, en fait de concert punk congolais, il y avait, à l'espace Les Béjarts de Bandal, une sorte de défilé de mode pourri qui n'en finissait pas. Puis, les mecs de Kinshasound sont montés sur scène, un guitariste (guitare rose), un mec aux djembés, un batteur et un bassiste. Long morceau introductif, entre pop sage et reggae un peu chiant. Puis deuxième morceau introductif du même tonneau. L'ensemble de la troupe avec laquelle j'étais, décide de lever le camp. Arnaud, un peu désappointé, me dit "Je te jure que ça va péter du feu de dieu". Mais rien à faire, on dégage tous.
Une petite heure plus tard, pris de remords, je décide de revenir tout seul aux Béjarts.
Les portes de l'Enfer m'attendaient.
Je ne sais pas comment raconter ça.
Dans la minuscule cour en terre des Béjarts, devant un petit public constitué de semi-shégués et kulunas, les mecs de Kinshasound (les mêmes que précédemment plus trois chanteurs complètement allumés dans des tenues improbables) étaient tout simplement en train d'invoquer les démons des 8 cercles les plus reculés de l'Enfer. La guitare crachait une rythmique stoner qui venait du fin fond des abysses, basse et batterie martelaient une transe vaudou, et les trois chanteurs hurlaient comme des possédés tout en se vautrant par terre. L'apocalypse au Congo, la fin du monde, l'Armageddon.
Au milieu des hurlements, des larsens, de la bouillie sonore, l'ex joueur de djembé a allumé un carton, et a jeté l'objet enflammé dans le public, mettant illico le feu à la scène, puis les membres du groupe ont détruit l'avant-scène faite de cageots et de planches de bois, se sont roulés par terre, ont grimpé aux murs, se sont jetés par terre.
Deux chansons, 30 minutes de transe punk chamanique, du rock à l'énergie la plus pure (et la plus improbable) du monde !
Kinshasa is punk ! et à sa manière encore, c'est à dire dix fois plus effrayante que tout ce que vous avez pu voir.
Après cette transe apocalyptique, le groupe a fini par du ndombolo (tout en continuant à hurler) comme si de rien n'était.
Je me suis souvenu de Vincent G., il y a trois ans, quand nous arrivions tout juste à Kin, qui me disait "J'aimerais voir s'il y a des groupes de rock en RDC".
Il y en a un, je l'ai vu ce soir, il s'appelle Kinshasound, et ce sont les pires dingos que j'ai vus depuis Motörhead en 1988 à l'agora d'Evry.
Pourtant, tout avait mal commencé. Lorsque nous sommes arrivés, en fait de concert punk congolais, il y avait, à l'espace Les Béjarts de Bandal, une sorte de défilé de mode pourri qui n'en finissait pas. Puis, les mecs de Kinshasound sont montés sur scène, un guitariste (guitare rose), un mec aux djembés, un batteur et un bassiste. Long morceau introductif, entre pop sage et reggae un peu chiant. Puis deuxième morceau introductif du même tonneau. L'ensemble de la troupe avec laquelle j'étais, décide de lever le camp. Arnaud, un peu désappointé, me dit "Je te jure que ça va péter du feu de dieu". Mais rien à faire, on dégage tous.
Une petite heure plus tard, pris de remords, je décide de revenir tout seul aux Béjarts.
Les portes de l'Enfer m'attendaient.
Je ne sais pas comment raconter ça.
Dans la minuscule cour en terre des Béjarts, devant un petit public constitué de semi-shégués et kulunas, les mecs de Kinshasound (les mêmes que précédemment plus trois chanteurs complètement allumés dans des tenues improbables) étaient tout simplement en train d'invoquer les démons des 8 cercles les plus reculés de l'Enfer. La guitare crachait une rythmique stoner qui venait du fin fond des abysses, basse et batterie martelaient une transe vaudou, et les trois chanteurs hurlaient comme des possédés tout en se vautrant par terre. L'apocalypse au Congo, la fin du monde, l'Armageddon.
Au milieu des hurlements, des larsens, de la bouillie sonore, l'ex joueur de djembé a allumé un carton, et a jeté l'objet enflammé dans le public, mettant illico le feu à la scène, puis les membres du groupe ont détruit l'avant-scène faite de cageots et de planches de bois, se sont roulés par terre, ont grimpé aux murs, se sont jetés par terre.
Deux chansons, 30 minutes de transe punk chamanique, du rock à l'énergie la plus pure (et la plus improbable) du monde !
Kinshasa is punk ! et à sa manière encore, c'est à dire dix fois plus effrayante que tout ce que vous avez pu voir.
Après cette transe apocalyptique, le groupe a fini par du ndombolo (tout en continuant à hurler) comme si de rien n'était.
Tokende
A Kinshasa, on prépare le sommet de la Francophonie (12-14 octobre 2012 - il y aura Hollande). Plusieurs grands axes sont donc à peu près impraticables (avenue de la Gombe, avenue Haut-Commandement, d'autres dont je ne retiens jamais les noms).
En face de chez moi, il y a ce grand immeuble qui a été restauré (je crois qu'il devrait accueillir des délégations) et qui, désormais brille littéralement de mille feux, la nuit, sa façade passant du rouge au bleu puis au vert dans une sorte de débauche de lumière digne de Tokyo (si, bien sûr, Tokyo ne possédait qu'un seul immeuble, ce que je n'ai pas vérifié).
Comme à chaque retour, je réfléchis ardemment aux différents voyages que je pourrais entreprendre dans le vaste Congo. Par exemple, prendre comme prétexte un prochain livre avec Brüno, pour me rendre à Gbadolite, ou encore aller enfin à Lubumbashi. Turkish airlines ouvre aussi une ligne Istamboul-Kinshasa, et ce serait pas mal d'aller voir Topkapi quand on vient du pays des okapis.
Fred, Anne, Vincent, mes camarades de galère, sont désormais à Lomé et à Niamey, Nico à Pondichéry, Armelle à Copenhague, et je viens de finir un tout petit recueil de Toussaint* qui écrit :
"A chaque fois que je voyage m'étreint une très légère angoisse au moment du départ, angoisse parfois teintée d'un doux frisson d'exaltation. Car je sais qu'aux voyages s'associe toujours la possibilité de la mort - ou du sexe (éventualités hautement improbables évidemment mais néanmoins jamais tout à fait à exclure)."
*Autoportrait (à l'Etranger) - éditions de Minuit