Une expo à peu près introuvable à Saint-Denis : des portraits du papa de Serge Huo-Chao-Si* qui lit le journal.
*sinon, oui, la Grippe, ça avance
mercredi 31 août 2011
Noire Libye
Lors de mon dernier passage à Brazza (il y a quelques mois maintenant), j'ai été témoin d'un incident intriguant au Beach.
Un type très costaud s'excitait tout seul sur l'intervention occidentale en Libye, et criait à qui voulait l'entendre qu'il n'attendait qu'une occasion pour rejoindre le colonel Kadhafi, qu'il bouillait d'impatience d'en découdre les armes à la main et qu'il s'agissait de sauver la "fierté africaine". Son seul problème, ajoutait-il, c'était la suspension des vol d'Afriqya entre Brazzaville et Tripoli.
Le vieux papa des douanes lui a finalement dit d'un air las de la fermer, parce qu'il disait trop de conneries à la minute.
Moi-même, je l'ai soigneusement bouclé, vu le gabarit du mastard, mais j'avais bien envie de lui rappeler que le vol 772 d'UTA que le colonel avait fait sauter au dessus du désert du Ténéré était parti de Brazzaville et qu'il transportait un nombre non négligeable de Congolais.
En même temps, je sais que le colonel Kadhafi jouit d'une certaine popularité en Afrique noire, parce qu'il a beaucoup joué la carte du panafricanisme, et qu'il a grassement distribué ses pétrodollars dans certains pays du Sahel.
On a pu dire - comme dans cet article du Figaro - que le régime a largement fait appel à des mercenaires issus des pays d'Afrique sub-saharienne, ce qui est peut-être vrai, mais certaines rumeurs persistantes - et cet article de Colette Braeckman - disent aussi qu'une véritable chasse aux noirs (qu'ils soient des nationaux ou pas) a lieu en ce moment même dans la Libye presque "libérée".
Un type très costaud s'excitait tout seul sur l'intervention occidentale en Libye, et criait à qui voulait l'entendre qu'il n'attendait qu'une occasion pour rejoindre le colonel Kadhafi, qu'il bouillait d'impatience d'en découdre les armes à la main et qu'il s'agissait de sauver la "fierté africaine". Son seul problème, ajoutait-il, c'était la suspension des vol d'Afriqya entre Brazzaville et Tripoli.
Le vieux papa des douanes lui a finalement dit d'un air las de la fermer, parce qu'il disait trop de conneries à la minute.
Moi-même, je l'ai soigneusement bouclé, vu le gabarit du mastard, mais j'avais bien envie de lui rappeler que le vol 772 d'UTA que le colonel avait fait sauter au dessus du désert du Ténéré était parti de Brazzaville et qu'il transportait un nombre non négligeable de Congolais.
En même temps, je sais que le colonel Kadhafi jouit d'une certaine popularité en Afrique noire, parce qu'il a beaucoup joué la carte du panafricanisme, et qu'il a grassement distribué ses pétrodollars dans certains pays du Sahel.
On a pu dire - comme dans cet article du Figaro - que le régime a largement fait appel à des mercenaires issus des pays d'Afrique sub-saharienne, ce qui est peut-être vrai, mais certaines rumeurs persistantes - et cet article de Colette Braeckman - disent aussi qu'une véritable chasse aux noirs (qu'ils soient des nationaux ou pas) a lieu en ce moment même dans la Libye presque "libérée".
La Sirène du Mississipi
Film intime et géographique.
La première demi-heure se déroule exclusivement à la Réunion - c'est ce qui a motivé mon revisionnage : Saint-Denis, Sainte-Anne, Le Port, la route du littoral de 1969 (le tout avec des bruits de jungle congolaise) - puis le film se transporte en France, à Marseille, Antibes, Aix-en-Provence, Lyon, et enfin à la frontière suisse. Mais dans cette histoire centrée exclusivement sur ses deux personnages principaux, le monde évoqué est paradoxalement vaste : Nouméa d'où la vraie Julie Roussel est originaire, Djibouti où l'on retrouve son cadavre (par une bizarrerie scénaristique), Paris, sans cesse évoqué, jamais visité, et le Mississipi (avec un seul p), qui n'est pas un fleuve américain mais un navire faisant la liaison Nouméa-Saint-Denis. Parce que comme dans Tintin, on voyage beaucoup, en voiture, en bateau, en avion, en aéroglisseur, et des cartes géographiques (au moins deux fois) apparaissent à l'écran pour signifier les déplacements ou pour présenter les lieux - en l'occurence la Réunion et d'ailleurs le film, après un générique sur les petites annonces, débute comme un documentaire touristique sur l'île.
La Sirène est un film mal aimé de Truffaut, à tort à mon avis. Il fonctionne comme une sorte de roman de moeurs du XVIIIeme siècle, sur une histoire d'amour destructrice (Manon Lescaut n'est pas loin) mais se déplace dans une géographie ouverte et exotique (et c'est Paul et Virginie, cette fois).