samedi 21 mai 2016
dimanche 12 octobre 2014
Carthage !
Ca y est, le dernier volet des Voleurs de Carthage ("La Nuit de Baal-Moloch") est en librairie.
C'est la première fois depuis très longtemps que je n'ai rien d'autre en cours, et que d'ailleurs même rien ne se profile à l'horizon.
C'est la première fois depuis très longtemps que je n'ai rien d'autre en cours, et que d'ailleurs même rien ne se profile à l'horizon.
lundi 18 août 2014
Dernières photos
Et voilà.
1. Un match de boxe au Shark club
2. Lucky Luke à Kinsuka, "Chez Tintin".
3. Une bière au bord du fleuve Congo, à Kinsuka.
4. M. Matata Ponyo (premier ministre en sursis, dit-on) inaugurant l'extension du lycée français René Descartes, avenue de la Gombe.
5. Une vue plongeante sur Matonge-Victoire, depuis la terrasse de la Crèche.
6. Freddy Tsimba à la Crèche.
7. Une fanfare gabonaise à Libreville.
8. Expo Freddy Tsimba à la Halle de la Gombe.
9. Pareil.
10. Un salon de Macampagne dévasté, mais ce n'est pas un pillage, juste un déménagement.
11. Allée verte.
12. Allée verte, numéro 13, quartier Macampagne, commune de Ngaliéma, Kinshasa, République Démocratique du Congo.
Fermeture définitive du Grand Hôtel Kinshasa. Adié Kin, adié Congo, adié copains.
1. Un match de boxe au Shark club
2. Lucky Luke à Kinsuka, "Chez Tintin".
3. Une bière au bord du fleuve Congo, à Kinsuka.
4. M. Matata Ponyo (premier ministre en sursis, dit-on) inaugurant l'extension du lycée français René Descartes, avenue de la Gombe.
5. Une vue plongeante sur Matonge-Victoire, depuis la terrasse de la Crèche.
6. Freddy Tsimba à la Crèche.
7. Une fanfare gabonaise à Libreville.
8. Expo Freddy Tsimba à la Halle de la Gombe.
9. Pareil.
10. Un salon de Macampagne dévasté, mais ce n'est pas un pillage, juste un déménagement.
11. Allée verte.
12. Allée verte, numéro 13, quartier Macampagne, commune de Ngaliéma, Kinshasa, République Démocratique du Congo.
Fermeture définitive du Grand Hôtel Kinshasa. Adié Kin, adié Congo, adié copains.
mercredi 6 août 2014
Madame Livingstone
Je n'ai pas encore reçu mes exemplaires, mais le livre est sorti. Je n'en suis pas à proprement parler le scénariste, puisque c'est Christophe Cassiau-Haurie qui l'est, mais je suis l'auteur du récit original.
A Kinshasa, Barly Baruty et moi discutions régulièrement d'une collaboration, mais je n'arrivais pas tellement à trouver un sujet qui me satisfasse. Un jour, Barly m'a raconté l'étrange histoire de son identité, comment à la suite de la zaïrianisation forcée de l'ère Mobutu, il a dû abandonner son double prénom d'Alexis-Livingstone pour celui de Barly. Surtout, il m'a raconté que son propre père s'appelait déjà Livingstone avant lui, et que la légende familiale prétendait qu'ils descendaient tous de fameux Docteur Livingstone et d'une jeune femme du Manièma. Cette question un peu scandaleuse du fils métis et caché du bon docteur écossais lui semblait (à Barly) une bonne base de départ. Cette histoire m'a enchanté (si non e vero, è ben trovato), d'autant que le fils éventuel de Livingstone pouvait avoir connu la Première Guerre Mondiale, or, je venais incidemment de découvrir l'histoire étonnante des hydravions belges de la Force Publique partis bombarder les Allemands du Tanganyika. C'est donc sur cette base (un métis, fils caché du dr Livingstone, aide l'armée coloniale belge à combattre les Allemands de l'autre côté du lac) que j'ai commencé à écrire mon scénario. Je voyais la chose assez simplement : 46 pages, de grandes cases pour découvrir les grands espaces de l'Est du Congo, un hydravion jaune qui vole au dessus, et des considérations sur les peuples qui se battent, la colonisation, le métissage et les rapports entre blancs et noirs au début du XXème siècle. Un récit aérien, graphique, et bavard. Mais Barly avait plus d'ambition que moi, et il voulait de la densité, du long cours, du roman graphique - ce en quoi, il avait raison. Me sentant un peu le souffle court sur ce coup là, j'ai joint ce vieux Christophe pour qu'il se lance dans l'aventure : je lui filais mes quelques notes, mon synopsis, à charge pour lui d'en faire un vrai long récit. Ce qu'il a fait admirablement.
mercredi 23 juillet 2014
Les Diamants de Kamituga
J'ai écrit pour le très talentueux Séraphin Kajibwami (de Bukavu) le scénario de la suite des Diamants de Kamituga. Le petit livre (de 24 pages) a été initié par AAD (leur site) et maquetté par ce vieux Hobopok.
150 000 exemplaires en ont été envoyés à Bukavu pour une distribution gratuite dans les Kivu et à Kinshasa essentiellement (il faut que je précise aussi qu'il s'agit d'un récit qui parle du sida).
150 000 exemplaires ! Dans un pays où les livres sont si rares (sauf les bibles évidemment), c'est quelque chose quand même !
150 000 exemplaires en ont été envoyés à Bukavu pour une distribution gratuite dans les Kivu et à Kinshasa essentiellement (il faut que je précise aussi qu'il s'agit d'un récit qui parle du sida).
150 000 exemplaires ! Dans un pays où les livres sont si rares (sauf les bibles évidemment), c'est quelque chose quand même !
jeudi 26 juin 2014
L'échangeur (de Limete)
"Il y a deux sortes de commandants ici : celui qui s'occupe du bas de la tour, c'est moi, et celui qui se charge de la tour, mais il est absent", nous dit "colonel". Pourtant, une heure plus tôt, lorsqu'il nous avait abordés (alors que nous voulions corrompre un ouvrier chinois pour qu'il nous donne accès à l'ascenseur), il avait clairement affiché sa toute puissance sur la tour de l'échangeur de Limete, et assurait nous permettre d'accéder au sommet de la tour. Entre temps, nous lui avons offert primus et poisson grillé, ce qui explique peut-être son manque d'enthousiasme à braver les interdits qui entourent l'accès à la tour.
La tour de Limete est la plus haute construction de Kinshasa, et du coup l'emblème de la ville. A mon arrivée à Kinshasa, sur la route de l'aéroport, c'est le premier bâtiment qu'on m'a montré. "C'est un peu notre tour Eiffel" avait dit Salomon.
L'idée de la gravir ne vient pas de moi (tant il est vrai que la perspective de l'effort physique m'est désagréable) mais de Bénoît (qui raconte très bien sa propre ascension ici) et de Philippe qui prétendait à la fois visiter le musée d'art contemporain qui se loge aux pieds de la tour et pénétrer dans le saint des saints.
Impossible d'avoir vraiment des renseignements sur la tour, son histoire : elle a été construite sous Mobutu, jamais vraiment achevée, et sa fonction reste un mystère. Certains kinois disent qu'ils s'agissait d'un relais de télévision, d'autres qu'un restaurant panoramique était prévu à son sommet, d'autres qu'il s'agissait de salons privés pour le maréchal. "Bref, résume le très sympathique directeur du musée d'art contemporain, personne n'a jamais su à quoi servait la tour, et probablement que Mobutu lui-même n'avait pas d'idée arrêtée là_ dessus". Au passage, il nous déconseille d'utiliser l'ascenseur "où des ouvriers chinois sont restés coincés".
Son musée d'art contemporain est un peu chiche (quelques toiles de "l'école de Lubumbashi" accrochées dans une salle assez petite - mais le musée a prévu de s'agrandir), cependant il est situé à la base de la tour, et on peut donc en deviner les souterrains, qui ne manquent pas de rappeler des oubliettes médiévales, sauf qu'elles se situent dans un lieu d'une puissante modernité : ici règne le béton armé, d'une beauté froide, majestueuse et assez futuriste.
Tout autour de la tour, les jardins ont été refaits, des terrasses kinoises installées avec grillades de poisson, chaises en plastique, primus, nkoyi, skoll, mützig, tembo à volonté (la "petite ya quartier" n'est qu'à 500 francs), et, actualité sportive oblige, écrans géants pour les matchs du mondial.
La tour et son environnement immédiat font comme une étrange oasis, au milieu des avenues qui l'entourent : nous sommes le long de l'axe majeur du boulevard Patrice Lumumba (dont la statue est à quelques mètres) qui relie l'aéroport, mais surtout les grands quartiers populaires et populeux de Massina et Ndjili au centre-ville. Pourtant le bruit des voitures est presque étouffé, et on pourrait se croire ailleurs, ou plutôt dans un autre temps : il s'agit bien de Kinshasa, mais une Kin du futur, d'une autre époque, presque d'une autre dimension, dans l'atmosphère brumeuse et sous le ciel de rouille de l'hiver austral. Brumes, rouille, béton armé, silence et 4 piliers qui s'élancent dans le ciel opaque. Freddy Tsimba, sculpteur de génie (et copain) qui nous accompagne, est enchanté.
Le papa "colonel" finit par accepter de nous laisser pénétrer un des piliers (par une porte en fer laissée ouverte). L'intérieur est absolument obscur. On monte à la lumière des téléphones portables. Ca tourne et ça monte. "Colonel" geint à l'arrière : il n'a pas assez de lumière, c'est trop haut, on va se faire attraper, il y a sûrement des ouvriers en haut et s'ils le voient, ça va chauffer pour lui, c'est dangereux, c'est interdit, c'est trop haut, sûrement que quelqu'un va fermer la porte d'accès avec le verrou et on sera coincés là-dedans pour la vie, c'est trop haut.
Lorsque nous arrivons au premier étage (à la première plate-forme), "colonel" nous interdit de nous montrer. Il devient si désespéré de nous avoir cédé que Freddy me dit qu'on ne peut plus aller plus haut. Nous redescendons et je donne sa "motivation" (5000 francs) à "colonel" qui va beaucoup mieux une fois que nous quittons le pilier.
La tour de Limete n'aura pas été vaincue (pas par moi en tout cas) même si pendant quelques minutes, depuis sa première plate-forme, j'ai eu un aperçu grandiose de tout le nord de Kinshasa, mais Kinshasa est ainsi, elle demeurera invaincue - même après 5 ans de combat.
dimanche 15 juin 2014
Aéroport international Léon Mba
Avion prévu à 23 heures. A 2h du matin, l'aéroport international Léon Mba est désormais quasi vide, hormis les 5 passagers d'Air Côte d'Ivoire toujours en attente du vol pour Kinshasa. Quelques rares employés de l'aéroport de Libreville bavardent tranquillement (se félicitent de la victoire de la Côte d'Ivoire, ce qui suggère à un passager congolais que la retransmission du match est la raison du retard de l'avion). Dans le parking, il y a des milliers de petits passereaux qui font un sacré tintouin (alors qu'ils feraient mieux de dormir).
Dormir, justement, j'aimerais bien. J'essaie vaguement sur le siège avant du taxi, mais le taximan me dit qu'il va rentrer chez lui. Finalement, je m'allonge sur un banc en pierre du hall de l'aérogare. Je suis rapidement réveillé par l'arrivée tardive du vol Royal Air Maroc. Un type à côté de moi trouve que la RAM c'est peut-être moins cher, mais on est obligés de faire une escale à Casa, alors autant prendre un vol direct, genre Air France. Cela dit, ajoute-t-il, il n'a pas assez d'argent pour se rendre à Paris.
De nouveau l'aéroport est vide. Le type à l'enregistrement, à qui je demande quand donc cet avion va-t-il arriver (il est désormais 4h du matin), parce que je suis là depuis 21h, me tapote l'épaule. "Moi je suis là depuis hier 18h, mon vieux".
Finalement, on nous autorise à enregistrer, même si l'avion n'est toujours pas annoncé. Aux formalités de police, le douanier gabonnais dort dans guérite. Un de ses collègues le réveille. Il remet vaguement son calot, et essaie de faire marcher un premier ordinateur - en vain. Le deuxième fonctionne, et les 5 passagers à destination de Kinshasa (et non Brazzaville comme s'obstine à l'annoncer le tableau des départs) peuvent enfin entrer dans la salle d'attente.
Comme je m'emmerde, que j'ai sommeil mais que les bancs en fer ne me disent rien qui vaille en termes de literie, je prends des photos.
A 6 heures du matin, le soleil se lève, et l'équipage de remplacement d'Air Côte d'Ivoire arrive.
A 7 heures du matin, l'avion a atterri. 50 minutes plus tard, je suis dedans, pour un trajet d'une heure et dix minutes.
Après une semaine au Gabon (sans relief particulier), je suis de retour une ultime fois à Kinshasa. La prochaine fois que je prends l'avion, c'est pour quitter définitivement la RDC. A partir d'aujourd'hui, tout prendra le goût de la dernière fois.
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